Catégories: Economie
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5 juillet 2024 15 h 12 min

« Retour d’obsessions anciennes, législatives 2024 »

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La dissolution de l’Assemblée nationale par le président Macron a entraîné la chute de plusieurs projets de loi, dont un particulièrement révélateur des dilemmes français. Un projet de loi visait à atténuer les conséquences écologiques de l’industrie de la mode et avait obtenu l’approbation unanime des députés avant d’être envoyé au Sénat. Notamment visant les entreprises en ligne chinoises comme Shein et Temu, cette loi couramment appelée « fast fashion », met en lumière l’engouement des Français pour les affaires attractives, illustré par l’augmentation de 900% du chiffre d’affaires de Shein sur une période de trois ans.

Les députés souhaitent tempérer cet appétit de consommation, tandis que ceux qui se présentent aux élections législatives tendent à le stimuler en promettant plus de fonds à leur électorat. Traditionnellement, la gauche favorise les augmentations de salaire (le SMIC à 1 600 euros) et les subventions, tandis que la droite met en avant les réductions d’impôts et de taxes (TVA sur l’essence). L’idée étant que l’augmentation des revenus stimulera la consommation et, par la même occasion, l’économie. C’est ce que l’on désigne sous le nom de politique de la demande.

Cependant, au cours de la dernière décennie, une nouvelle tendance a émergé, centrée sur la stimulation de l’économie par le biais du soutien aux entreprises. Dans cette perspective, on estime que si ces entreprises reçoivent davantage de soutien, elles investiront et embaucheront plus, ce qui stimulera la croissance économique et augmentera les recettes fiscales de l’État. On parle alors d’une politique d’offre.

Néanmoins, les choses ne se passent pas toujours comme prévu.

En 2017, Emmanuel Macron a pris le risque de penser que l’augmentation du taux d’emploi pourrait rééquilibrer les dépenses nationales, comme l’indique l’économiste Jean Pisani-Ferry, qui a contribué à l’époque à l’établissement du programme économique du candidat. Toutefois, cette tentative n’a pas totalement réussi, car Macron espérait une progression rapide, alors que ces évolutions peuvent prendre du temps, indique Pisani-Ferry.

Dans la réalité, les choses n’arrivent pas toujours comme nous l’anticipons. Macron, ayant pris en compte l’erreur commise par François Hollande au début de son mandat, a fait le choix d’augmenter les prélèvements alors que l’économie connaissait des difficultés, aggravant ainsi la situation. Macron a préconisé cette approche orientée vers l’offre. En fait, c’est sous la présidence de Hollande, qui était pourtant un fervent défenseur de la demande, que l’orientation vers une politique de l’offre a commencé, avec l’instauration du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi en 2013, puis les lois El Khomri sur le travail en 2016. Ces mesures ont eu un impact positif sur le taux de chômage : en 2023, il est retombé au niveau de 1982, à l’exception d’une brève amélioration en 2007-2008 rapidement balayée par la crise financière.

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