L’usine de près de 30 hectares semble minuscule dans l’immense étendue désertique de la Puna Salteña. L’éloignement des pics andins donne à l’environnement une apparence presque surnaturelle, et l’endroit désolé, exposé au vent et au froid, donne l’impression d’être sur une autre planète. C’est ici, dans le désert de sel de Centenario-Ratones, à 3870m d’altitude dans la province de Salta, dans le nord-ouest de l’Argentine, que le groupe minier français Eramet a inauguré son usine d’extraction de lithium le mercredi 3 juillet.
L’usine industrielle, présentée lors d’un voyage de presse où Le Monde était présent, est située dans le « triangle du lithium » en Amérique latine, entre l’Argentine, la Bolivie et le Chili, qui regroupe plus des deux tiers des ressources mondiales de cet « or blanc », un métal clé pour la production de batteries électriques. Les premières explorations du groupe ont été effectuées à cet endroit en 2010, suivies par la mise en place d’un site pilote en 2019, qui a été fermé en 2020 pendant la Covid-19 et relancé en 2021.
Pour mener à bien son projet, Eramet s’est associé à Tsingshan, le géant chinois spécialisé dans le nickel et l’acier inoxydable, pour former une coentreprise, Eramine, détenue à 50,1% par le groupe français et à 49,9% par son partenaire asiatique. Le coût du projet est de 870 millions de dollars (804 millions d’euros), dont près des deux tiers (515 millions) ont été financés par Tsingshan.
Cela permettrait d’équiper 600 000 voitures électriques.
La mise en route de la production de lithium à Centenario est prévue pour novembre 2024 avec un objectif de produire 24 000 tonnes annuellement de carbonate de lithium de qualité pour batteries. Cela permettrait d’équiper environ 600 000 voitures électriques. La PDG d’Eramet, Christel Bories, se félicite de cette réalisation qui est un premier pas vers la réalisation de la stratégie d’Eramet visant à devenir un acteur clé mondial dans la production de lithium durable et la transition énergétique.
Le site d’extraction et de raffinage a été érigé dans des conditions climatiques souvent rudes. Les travaux ont consisté à forer 25 puits de 20 centimètres de diamètre, espacés d’un kilomètre l’un de l’autre, pour pomper le lithium à partir des saumures situées à 400 mètres sous terre. Il a également fallu construire l’usine de traitement et de raffinage du métal. Pour y arriver, Eramet a construit une piste d’atterrissage de 3,5 kilomètres sur le site, a tracé des routes pour transporter le matériel et les employés, et a amené le gaz via un pipeline de 320 kilomètres pour fournir de l’énergie au site. Jusqu’à 1 600 personnes ont participé à la construction de l’usine. À partir de l’automne, l’usine devrait employer 350 personnes, qui travailleront en rotation chaque semaine, logées dans un camp sur le site. 80 % d’entre elles seront issues de la province de Salta.
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