Au cours des dernières semaines, les employés d’Ascometal ont connu un véritable tourbillon d’émotions. Cependant, lorsqu’arrivera le verdict du tribunal de commerce de Strasbourg le lundi 8 juillet, ils pourraient apercevoir la lumière au bout du tunnel. Cela fait suite à une série d’hésitations et de revirements inattendus. En fin de compte, seul un acheteur reste en lice pour sauver cette entreprise phare de l’acier en France, qui était à l’aube de l’extinction. Et ce n’est pas celui auquel on s’attendait.
Greybull, un fonds d’investissement britannique connu pour ses rachats d’entreprises en difficulté, a reçu l’approbation de toutes les parties le vendredi 28 juin. Ceci est dû à un manque de concurrence mais également au fait que leur proposition a été attirante. « C’est un soulagement, après cette période de stress intense que nous avons traversée. Greybull prévoit de reprendre toutes les entités restantes. Nous sommes donc optimistes, même si nous restons prudents après tous les événements récents », exprime la direction, dans l’attente de la décision.
Après avoir été abandonné par son actionnaire, le groupe Swiss Steel qui était lui-même en difficulté, Ascometal a été placé en redressement judiciaire fin mars. Si l’aciérie de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), employant 330 personnes, a été repris par l’industriel italien Marcegaglia fin mai, quatre autres sites étaient encore en jeu.
La situation aurait pu être désastreuse.
Trois sites du groupe pôle automobile : Hagondange, dans la Moselle, qui abrite une aciérie, le quartier général, et un centre de recherche ; plus les sites de fabrication de Custines, en Meurthe-et-Moselle, et du Marais à Saint-Etienne, en Loire, étaient destinés à passer sous le contrôle de l’aciériste italien Venete. Cependant, ce dernier a continuellement renchéri, exigeant une assistance publique accrue, avant de rompre les négociations, malgré l’obtention de ce qu’il demandait. À la veille de l’audience du 28 juin, le groupe français Europlasma s’est également retiré de l’offre.
Ascometal, qui possède une clientèle solide, un niveau de compétence prouvable, s’oriente vers les industries vertes et dispose d’outils modernes tels qu’une fonderie verticale et un four électrique, aurait subi une perte incommensurable. Par conséquent, tout le monde est tombé d’accord sur l’unique offre à l’étude, dont le tribunal examine maintenant la viabilité.
Outre son pole automobile, Greybull pourrait reprendre l’usine des Dunes à Leffrinckoucke dans la région du Nord, près de Dunkerque. Il s’est engagé à maintenir 761 emplois, soit presque tous. Seuls 23 des 60 postes de la holding de Hagondange, comprenant la direction et le support, ne seraient pas retenus. Une sauvetage de dernière minute en grande partie grâce à l’Etat français. Ce dossier a été scrupuleusement suivi par le CIRI (Comité interministériel de restructuration industrielle), pour éviter une crise économique et sociale majeure en pleines élections législatives anticipées. Ils ont répondu aux demandes de l’investisseur.
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