Il existe un faux site internet qui imite de manière étrangement précise celui de Reporters sans frontières (RSF). Tout est méticuleusement recopié depuis l’orginal, à l’exception du logo de l’organisation de défense des médias qui est légèrement modifié. Dans ce site contrefait, l’appellation de l’ONG a été modifiée pour devenir « Sectaires sans frontières ». On accuse l’organisation de vouloir « changer l’univers audiovisuel français en accord avec son point de vue sur le pluralisme » et de soutenir un « catalogage des journalistes ». Ces affirmations rappellent celles que Vincent Bolloré et ses médias, d’Europe 1 à CNews, ont proféré pendant plusieurs jours, ainsi qu’à la une du Journal du Dimanche, après la demande du Conseil d’État le 13 février à l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) de resserrer le contrôle sur le respect du pluralisme par les radios et chaînes de télévision, incluant CNews.
RSF a révélé, dans une enquête publiée le 4 juillet, que plusieurs campagnes de diffamation à son encontre ont été menées par la société Progressif Media. C’est par l’intermédiaire d’une technique de « typosquatting », qui consiste à acheter un nom de domaine similaire à celui d’un site connu pour en tirer profit, que cette opération a été effectuée. Au total, au moins cinq noms de domaine ont été enregistrés à cet effet. C’est par pur hasard qu’Anne Bocandé, directrice éditoriale de RSF, est tombée sur cette fausse adresse le 17 avril, suite à un lien sponsorisé par Google.
Actualisant l’information issue du texte d’origine, deux noms de contacts presse listés dans un communiqué se sont avérés être faux, signalés dans des tentatives d’escroqueries – Fabien Pensant et Maxime Erde. Au départ, la réaction de Thibaut Bruttin, dirigeant adjoint de l’ONG, était de penser qu’il s’agissait d’une blague de mauvais goût, jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il faisait face à une vaste tentative de déstabilisation. Ceci s’est produit une semaine après que Christophe Deloire, le secretaire général de RSF, a salué une victoire qu’il a qualifiée d' »historique » devant le Conseil d’Etat.
En enquêtant, RSF a réussi à localiser le serveur, l’adresse IP et l’hébergeur du faux site internet. Simplifiant la détection technique de ce site, RSF a découvert une série d’indices suggérant fortement Progressif Media comme les responsables, selon Arnaud Froger, en charge du bureau d’investigation de RSF. Progressif Media est unique en son genre, ayant des liens significatifs avec le groupe Vivendi et son principal actionnaire, Vincent Bolloré.
Depuis l’année 2022, Vivendi détient une participation de 8.5% dans Progressif Media. S’ajoute à cela le fait que Chantal Barry, productrice et proche du magnat breton, est également actionnaire de l’agence. En outre, l’agence de communication est basée à Vivendi Village, situé dans 8e arrondissement de la capitale française. Bien que RSF n’a pas pu déterminer qui finance et qui orchestre cette campagne contre eux, un document interne trouvé porte le nom de « Reporting Vivendi ».
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