Dans un lapse de moins de deux semaines, l’Union Européenne a décidé de réimposer des tarifs douaniers sur le sucre, les œufs et l’avoine, qui étaient précédemment importés sans frais de l’Ukraine. Après l’agression russe contre l’Ukraine en février 2022, les pays européens, soucieux de soutenir Kiev, avaient ouvert leurs marchés aux produits agricoles de l’Ukraine. Bloquée par le blocus russe sur la mer Noire et incapable d’exporter vers ses marchés habituels, l’Ukraine avait redirigé ses ventes vers l’UE, proposant des tarifs extrêmement compétitifs. En 2023, selon l’UE, l’Ukraine est devenue son troisième plus grand fournisseur de produits agricoles, après le Brésil et le Royaume-Uni, représentant 7% de ses importations. En particulier, elle a vendu en Europe dix fois plus d’œufs et d’orge et vingt fois plus de blé qu’avant le conflit.
Cependant, avec les élections européennes imminentes et une insatisfaction croissante dans les régions rurales, les dirigeants européens ont décidé en avril de mettre fin à cette politique préférentielle en juin 2025, tout en envisageant de négocier un accord de libre-échange avant cette date. En attendant, il a été convenu de réinstaurer des droits de douane sur les exportations ukrainiennes de volatiles, d’œufs, de sucre, de maïs, de miel, d’avoine et de céréales, dès lors que ces exportations dépassent leur moyenne annuelle observée entre mi-2021 et fin 2023.
La Commission a pris la décision d’activer l’arrêt d’urgence le 18 juin pour l’avoine et le 1er juillet pour les œufs et le sucre. Cela fait suite à l’excédent des exportations ukrainiennes par rapport au quota annuel déterminé par les vingt-sept en avril. L’impact sera une taxation du sucre ukrainien de 419 euros par tonne, 89 euros pour l’avoine par tonne et 30,40 euros pour 100 kilos d’œufs jusqu’à la fin de l’année.
Du 1er janvier jusqu’au 5 juin 2025, ces trois produits venant d’Ukraine seront à nouveau exemptés de droits de douane si leurs exportations restent en dessous de la moyenne quinquennale allant de la mi-2021 jusqu’à la fin de 2023. Si les exportations surpassent ce niveau, elles seront de nouveau taxées.
Quatre autres produits qui ne bénéficie d’aucune exonération douanière illimitée depuis avril n’ont pas encore dépassé le quota. Cependant, cela ne pourrait être que momentané. Les exportations de volailles ukrainiennes vers l’UE ont d’ores et déjà atteint 56 % du volume prévu, 80 % pour le miel, 62 % pour le maïs, et 87 % pour les gruaux.
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