Catégories: Economie
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29 juin 2024 3 h 09 min

« Législatives 2024: Oppositions Agricoles Marais Poitevin »

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Dans la ferme du Bois des Moines, située à Benon, en Charente-Maritime, une cinquantaine de vaches prim’holstein et brunes profitent de l’ombre pour s’abriter du soleil de fin juin. Réparties sur 70 hectares de belles prairies bordées d’arbres, les bêtes bénéficient d’un environnement idéal. Toutefois, leur éleveur, Pierre-Henri Dubois, est loin d’être tranquille. Malgré une production entièrement basée sur l’herbe, un atelier de transformation du lait et un mode de vente directe, il se trouve en redressement judiciaire depuis la fin de 2022, un scénario courant pour les exploitations en difficulté.

Dubois a commencé en duo avec son frère jumeau avant de se retrouver seul aux commandes. Il a fini par se tourner vers le bio en 2017, moins par conviction que par les opportunités offertes par l’autonomie. Avec l’adoption de la première loi EGalim en 2018, il espérait que 20 % de la nourriture servie dans les cantines scolaires serait bio. Cependant, ce n’est pas le bilan six ans plus tard. En Charente-Maritime, les produits bio représentent moins de 10 % de la nourriture dans les cantines. Dubois est déçu par l’inconsistance des commandes et la compétition acharnée entre les agriculteurs.

Les crises successives – COVID-19, guerre en Ukraine, inflation, sécheresse sans précédent en 2022 – n’ont fait qu’aggraver sa situation. Malgré sa stratégie de circuits courts pour ses produits, la moitié de son lait est vendue à une coopérative locale pour la production de beurre conventionnel. En conséquence, il ne tire qu’environ 900 euros par mois de son travail.

Dans le contexte de l’élection législative, Benoît Biteau, le candidat du Nouveau Front Populaire (NFP) de la 2e circonscription de Charente-Maritime, est convaincu d’avoir des solutions à proposer à M. Dubois. « L’agriculture a besoin d’être gratifiante, et nous devons établir une Politique Agricole Commune [PAC] plus équilibrée », affirme l’agronome qui a repris la ferme familiale à Sablonceaux, dans le sud du département, à l’âge de 40 ans. « De plus, nous devons récompenser les agriculteurs pour les services environnementaux qu’ils offrent, ce qui n’a pas encore été réalisé par les politiciens actuels. »

Pierre-Henri Dubois, malgré le port d’un t-shirt des Jeunes Agriculteurs ce jour-là, n’est plus membre d’un syndicat et n’est pas intéressé à entrer dans des débats confessionnels ou politiques. Il se contente de suggérer qu’il respecte Benoît Biteau pour son dévouement et qu’il n’optera pas pour les « extrêmes » lors du vote du dimanche.

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