Catégories: Economie
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27 juin 2024 4 h 09 min

Labrune défend les droits TV Ligue 1

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Dans son allocution devant la commission d’enquête du Sénat concernant l’investissement des fonds dans le football professionnel en France, Vincent Labrune – le président de la Ligue de football professionnel (LFP) – a tenté de rassurer sur l’avenir du football professionnel en démentalant l’idée d’une catastrophe financière à venir due à la crise des droits de télédiffusion de la Ligue 1 pour la période 2024-2029. Livrant son discours en veste bleue et lunettes fines, M. Labrune a été interrogé lors d’une période critique.

Sans un accord de distribution entre BeIN Sports et Canal +, la LFP n’a pas encore pu dénicher un diffuseur pour la saison à venir du championnat de France. À l’approche de l’expiration du contrat de diffusion actuel (2021-2024) à la fin de juin, la Ligue est pressée de développer un plan B audacieux, qui impliquerait la création et la commercialisation de sa propre chaîne pour diffuser tous les matchs de la Ligue 1.

M. Labrune a admis le rôle qu’il a joué dans l’échec de la recherche d’un diffuseur, tout en indiquant qu’une autre option moins avantageuse pour les clubs pourrait être envisagée si aucun accord n’est conclu avec Canal +. Selon lui, cette contrainte pourrait être transformée en une opportunité via la création de leur propre média.

Michel Savin, le rapporteur de la commission d’enquête, a interrogé M. Labrune sur divers aspects de cette crise. M. Labrune a alors souligné le sentiment de trahison ressenti par Canal +, propriétée de Vincent Bolloré, après l’échec financier de Mediapro et l’achat par Amazon des droits de diffusion de la Ligue 1 en 2021, en soulignant qu’il n’était pas le seul décideur en la matière.

Lors d’une interrogation principalement centrée sur la création de LFP Media, une entreprise commerciale formée en 2022 par la LFP, en association avec le fonds d’investissement luxembourgeois CVC Capital Partners, M. Labrune s’est retrouvé dos au mur. L’accord entre les deux entités stipulait que 13% du capital de LFP Media serait cédé pour 1,5 milliard d’euros, tandis que CVC recevrait en retour 13% des profits de cette entreprise commerciale.

M. Labrune a admis que, lors des pourparlers avec le fonds, la question de la durée de ce « partenariat exceptionnel avec CVC » n’avait jamais été soulevée. Malgré un auditoire sceptique, il a vanté un « modèle où chacun est gagnant », qui « sécurise grandement les clubs en cas de réduction des droits de diffusion ».

Toutefois, ce point de vue enthousiaste n’était pas partagé par les sénateurs, qui ont fait ressortir un « écart » entre le « business plan », les prévisions de vente optimistes de la LFP en 2022, et « la réalité financière et l’anxiété de nombreux clubs ». Ces derniers ont du mal à constituer leur budget sans connaitre la valeur des droits domestiques.
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