Chaque nouvelle journée de la campagne électorale apporte plus de spéculations sur les plans du Rassemblement National (RN) pour l’audiovisuel public si le parti remporte les élections législatives. Le porte-parole du RN, Sébastien Chenu, a confirmé le 10 juin que leur objectif est toujours le même que celui qu’ils préconisaient lors des élections présidentielles de 2022: la privatisation.
Cette vision suscite de nombreuses inquiétudes au sein de France Télévisions et Radio France, les deux entités concernées en premier lieu, ainsi que chez les producteurs et dans le monde de la création audiovisuelle en général. Une tribune signée par quarante et une organisations professionnelles souligne une mise en garde: « Aucun pays européen n’a privatisé l’audiovisuel public ». Ils dénoncent un « projet périlleux pour les Français » et ce fondement de notre démocratie et culture.
Des incertitudes similaires règnent du côté des chaînes privées. Leurs actions ont rapidement chuté, atteignant un bas record le 14 juin (une baisse de 16% pour TF1 à 7,45 euros par action et une baisse de −12% pour M6 à 12,04 euros). Les actions ont depuis repris une partie de leur valeur, mais n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’avant les élections européennes.
Chez TF1, on reste muet sur le sujet pour ne pas s’impliquer dans le débat politique. Il est mentionné au sein de la chaîne qu’ils exprimeront leurs points de vue sur la situation une fois les élections terminées. L’Association des chaînes privées (TF1, M6, Altice et Canal+) présidée par Rodolphe Belmer, PDG de TF1, reste également silencieuse sur le débat.
L’accord est unanime dans le secteur : il est impossible d’inviter plus de personnes à partager un gateau qui est en train de réduire sans vouloir perdre du poids. Au sein d’une des chaînes télévisées privées, les gestionnaires ont fait quelques calculs. Ils affirment que le budget de France Télévisions sera, selon leurs projections, environ 3 milliards d’euros dans quelques années (actuellement, il se situe à 2.4 milliards). En parallèle, ils prévoient que les revenus publicitaires passeront de 3.5 milliards en 2022 à 3.1 milliards en 2030. Celui-ci est basé sur une étude effectuée par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) qui a été publiée l’an passé. Dans un tel contexte, « la privatisation serait désastreuse. Sauf si on réduit de moitié le nombre de chaînes ».
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