Vincent Labrune, le président de la Ligue de football professionnel (LFP), se présente en apparence serein, installé confortablement sur un canapé d’un hôtel de luxe à Paris. Il répète sans cesse qu’il dort paisiblement mais ses gestes nerveux, ses ajustements constants de coiffure et sa consommation fréquente de cigarettes trahissent son agitation intérieure. À l’âge de 53 ans, cet homme d’affaires subit une pression intense, incarnée principalement par des reproches venant – pour le moment – de personnes extérieures à l’élite du football. «Cela commence à m’agacer», admet-il lors de la conversation.
Moins de deux mois avant le début de la nouvelle saison de Ligue 1, la LFP n’a toujours pas trouvé de diffuseur pour les 306 matchs du prochain tournoi. Le plan que M. Labrune a proposé depuis l’automne, basé sur la vente des droits de retransmission à BeIN Sports, suivie d’une rétrocession de certains de ces droits à Canal+, semble bloqué. BeIN Sports, avec qui le président de la Ligue maintient une bonne relation, ne veut pas prendre à sa charge tout le risque de cet investissement. Quant à Canal+, une filiale du groupe Vivendi dont l’actionnaire de référence est Vincent Bolloré, ils paraissent hésitants à conclure un accord. Seraient-ils en attente du dernier moment pour obtenir un prix réduit ?
Jusqu’à maintenant, une discussion ou une négociation avec M. Saada, le président de Canal+, et M. Bolloré n’a jamais été possible, comme l’a souligné le président de la Ligue. Malgré leur lien d’amitié commun avec Nicolas Sarkozy, qui joue un rôle d’intermédiaire en coulisse dans cette affaire, il n’y a pas eu de rencontre avec le milliardaire depuis 2016. Ils ont déclaré leurs intentions et les ont mises en action. Cependant, il est nécessaire de rétablir le dialogue avant la fin du mois, puisque le contrat pour les droits de diffusion 2021-2024 se termine le 30 juin. Sans avoir évalué les options possibles avec Canal+, il serait irresponsable de prendre une décision sur nos droits audiovisuels. Toutes les demandes à Canal+ par Le Monde sont restées sans réponse.
« Une négociation commerciale délicate »
En juin 2021, une rupture s’est produite entre Canal+ et la LFP lorsque les dirigeants du football français ont préféré attribuer les droits de diffusion de la Ligue 1 à Amazon pour les trois prochaines saisons au lieu du groupe français. L’offre d’Amazon garantissait des revenus minimums de 663 millions d’euros par an, tandis que celle de Canal+ ne garantissait que 595 millions. « Face à l’offre d’Amazon, Canal+ a refusé de s’aligner à ce montant. Les clubs traversaient une situation financière très difficile à cette époque, c’est pourquoi 70 millions d’euros comptait beaucoup pour eux », explique l’ancien communicateur, élu président de la Ligue en septembre 2020, juste avant le débâcle de la compagnie de diffusion espagnole Medianpro qui a entrainé le foot français dans un climat d’incertitudes. « Après Medianpro, ma priorité a été de renouer avec Canal+. Malheureusement, malgré tous nos efforts, cela n’a pas été possible ».
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