Catégories: Economie
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18 juin 2024 12 h 06 min

Assureurs anticipent prochaines inondations printemps humide

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Allan Turpin, le maire non-partisan d’Andres (Pas-de-Calais), s’efforce d’anticiper les saisons futures bien que l’été n’ait pas encore commencé. Son village, qui compte 1 500 résidents, a été touché par des inondations à plusieurs reprises depuis novembre 2023 et cherche à prévenir d’autres catastrophes. Turpin lance donc un diagnostic approfondi de l’ensemble du système d’assainissement des eaux de pluie, qu’il soit souterrain ou à l’air libre. De plus, il a répondu à une offre d’appel pour établir des zones d’inondation expansives. Les propriétaires sont prêts à vendre et il s’efforce de réduire le temps nécessaire pour finaliser au moins une partie du projet avant novembre.

Avec l’arrivée d’un printemps frais et humide, le séchage et les travaux de réparation dans certaines maisons touchées par les inondations de fin 2023 et début 2024 ont été retardés. En Hauts-de-France, ces inondations à répétition ont entraîné la déclaration de l’état de catastrophe naturelle dans plus de 350 municipalités, affectant 700 000 résidents.

La facture n’est pas encore complète, mais les coûts s’élèvent déjà à 640 millions d’euros, selon les chiffres publiés le 12 juin par la Caisse centrale de réassurance, l’organisme gestionnaire du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles (CatNat). Par ailleurs, la fédération France Assureurs a enregistré 39 000 sinistres entre le début de novembre et la fin de janvier dans la région. Elle précise que huit sur dix sont « clôturés ou presque clôturés », dont 85% ont déjà été expertisés. La majorité des dossiers encore ouverts attendent la facture finale des travaux de remise en état.

Non seulement le nord de la France, diverses autres régions ont également été affectées. En 2023, des dégâts supplémentaires estimés à plusieurs millions d’euros ont été enregistrés en Corse, dans la région charentaise, dans le centre-est et le Sud-Ouest, selon la Caisse centrale de réassurance. Hélène N’Diaye, la directrice générale adjointe de la Maif, mentionne que 2024 a mal débuté puisque le coût estimé pour le premier trimestre excède celui des années précédentes pour la même période, en comptabilisant environ le double de dossiers.

Le changement climatique est un facteur incontournable. Christophe Gadouleau, directeur national dommage du groupe d’expertise Saretec, souligne qu’ils ont observé une accélération de tels phénomènes au cours des dix dernières années, faisant notamment allusion aux huit tempêtes et quatorze épisodes d’inondations enregistrés en 2023. « Le pourcentage de nos sinistres liés au climat a augmenté six fois en dix ans, passant de 5% à 30% ».
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