Microsoft s’était engagé en 2020 à viser des émissions de carbone négatives d’ici 2030, cependant, le bilan de 2024 montre une augmentation de 30% des émissions de l’entreprise, y compris ses sous-traitants. La principale raison est la construction accrue de datacenters, comme l’a révélé Microsoft dans son rapport annuel publié au début du mois de mai.
Brad Smith, vice-président de Microsoft en charge du développement durable, a déclaré à Bloomberg que “La lune est maintenant cinq fois plus éloignée qu’elle ne l’était en 2020”. Il souligne que l’augmentation des émissions est due au boom de l’intelligence artificielle (IA), après l’annonce de leur plan de réduction du carbone en 2020.
Le rapport récent de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié en janvier indique que les États-Unis abritent un tiers des 8 000 centres de données mondiaux, rendant les géants technologiques américains d’énormes consommateurs d’énergie. La consommation d’électricité de ces datacenters pourrait augmenter de 4% à 6% entre 2022 et 2026, équivalent à l’énergie produite par 43 réacteurs nucléaires, passant de 200 à 260 térawattheures. Elle souligne l’impact croissant que l’IA a sur la consommation d’énergie et les émissions de carbone globales.
Microsoft prévoit de dépenser environ 50 milliards de dollars (46,44 milliards d’euros) entre juillet 2023 et fin juin pour la maintenance et l’accroissement de ses centres de données. M. Smith a indiqué que l’objectif est d’accélérer la mise en œuvre de méthodes respectueuses de l’environnement plutôt que de ralentir le progrès de l’intelligence artificielle. Le géant de l’informatique aspire à basculer vers les énergies renouvelables, comme en témoigne un pacte signé avec Brookfield Asset Management qui prévoit un investissement de plus de 10 milliards de dollars pour augmenter leurs capacités en énergie renouvelable.
Les entreprises américaines adoptent différentes stratégies pour réduire leur impact environnemental, certaines plus authentiques que d’autres. Une méthode controversée consiste à acheter des crédits d’énergie renouvelable, qui peuvent être perçus comme des permis de polluer. Cependant, de plus en plus, ils s’orientent vers les accords d’achat d’électricité verte.
La réglementation s’est considérablement renforcée, comme en témoigne le décret de fin 2021 du président Joe Biden, qui stipule qu’en 2030, la moitié de l’électricité doit être utilisée à l’endroit et au moment de sa production. Cela empêche de prétendre utiliser l’énergie solaire produite au Texas pendant la journée à New York à minuit, ce qui met fin à ce qu’on pourrait qualifier d’ambiguïté déroutante. En conclusion, l’utilisation des énergies renouvelables n’est pas une prétention vide, mais une nécessité.
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