La Commission européenne a dévoilé le 12 juin une décision réfléchie et bien pesée concernant les importations de voitures électriques en provenance de Chine. De désormais, des droits de douane entre 37% et 48% seront appliqués, comparativement à 10% précédemment. Cela représente un total de 2 milliards d’euros par an.
Selon des calculs de la Commission, les producteurs chinois, y compris Renault et BMW, profitent de subventions allant jusqu’à 21% de leur revenu total. Par conséquent, elle a proposé d’imposer un droit compensatoire, en plus des 10% existants, qui serait à la hauteur de ces aides, jugées anticoncurrentielles en Europe.
Les entreprises pourront toutefois ajuster ce taux s’ils peuvent prouver qu’ils reçoivent moins de soutien public. BYD et Geely l’ont déjà fait, en démontrant qu’ils reçoivent respectivement 17,4% et 20% de subventions. Par contre, le constructeur SAIC, qui selon la Commission reçoit des subventions supérieures à la moyenne de 21%, a refusé de partager ses données et sera donc soumis à un droit compensatoire de 38,1%.
Pour l’instant, la Commission continue de négocier avec Pékin. Elle a déclaré que si ces pourparlers n’aboutissaient pas à une solution satisfaisante, ces droits compensatoires temporaire entreraient en vigueur dès le 4 juillet, mais ne seraient exigibles que si des droits définitifs sont établis avant le 2 novembre, laissant ainsi du temps pour des négociations supplémentaires.
Cette nouvelle mesure peut potentiellement augmenter les prix pour les consommateurs.
Le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, déclare qu’ils se sont vus contraints d’intervenir devant l’importation croissante de voitures électriques de la Chine, qui bénéficient d’énormes subventions. Il souligne que leur secteur risque de subir des dommages à cause de cette concurrence, qui doit être équitable selon lui. Actuellement, la Chine vend un véhicule électrique neuf sur quatre en Europe, alors qu’en 2020, ce chiffre n’était que de 3,9 %. La Chine, qui fait de ce secteur une priorité stratégique, lui a apporté un soutien considérable par l’intermédiaire des autorités centrales, provinciales et municipales. Ces dernières ont toutes contribué au développement de la filière, dont la capacité de production dépasse la demande locale.
Face à la décision d’interdire les voitures à moteur à combustion sur les routes d’ici 2035 et au constat que l’industrie automobile européenne emploie des millions de personnes, les Vingt-Sept ne peuvent se permettre d’être devancés par la Chine dans le secteur électrique. Parallèlement, en imposant des taxes supplémentaires sur les voitures chinoises, ils risquent d’entraîner une augmentation des prix nuisible au pouvoir d’achat des consommateurs et de déclencher une guerre commerciale risquée avec Pékin.
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Ce type de mesure serait-il envisageable en France ?