Au passé, personne ne s’était réellement opposé lorsque Tesla était sur le point de faire faillite. En 2018, Elon Musk, le PDG, n’avait reçu aucun salaire. Cependant, il avait un plan d’actions basé sur le prix de l’action boursière qui devrait être payé dès que ses buts étaient réalisés.
Ce plan, qui valait alors 2,3 milliards de dollars (2,14 milliards d’euros), a finalement procuré à Elon Musk plus de 50 milliards de dollars – une somme qui demeure virtuelle pour l’instant puisque les droits d’acheter des actions n’ont pas été exercés. Ce package était si extravagant qu’un actionnaire a poursuivi et gagné en justice en janvier, devant le tribunal du Delaware où Tesla est immatriculée : le transfert du milliard a été annulé.
Le jeudi 13 juin, les actionnaires de Tesla seront invités à voter sur le rétablissement de ce plan de rémunération. Cela a suscité un conflit parmi les investisseurs. ISS et Glass Lewis, deux des plus importants conseillers en gouvernance d’entreprise, ont suggéré aux actionnaires de refuser ce package. Le fonds pétrolier norvégien, ainsi que le fonds de retraite des fonctionnaires de Californie, Calpers, voteront contre, comme ils l’ont fait en 2022.
D’autre part, d’autres soutiennent fermement ce plan, comme le Scottish Mortgage Investment Trust, un actionnaire de Tesla de longue date, qui ne veut pas revenir sur son approbation de 2018, et Cathie Wood, la fondatrice d’ARK et une fervente supportrice d’Elon Musk.
Les arguments proposés par les deux camps sont souvent ordinaires, avec ceux qui estiment que le package est excessif après coup, et ceux qui sont satisfaits d’avoir bénéficié de l’énorme enrichissement d’Elon Musk, mettant en garde contre une relecture rétrospective du succès de Tesla.
Bradford DeLong, un enseignant d’histoire économique basé à Berkeley, dénote dans une analyse percutante les impacts nuisibles de la rémunération excessive de Elon Musk sur son entreprise. Dans un article du 11 juin pour le New York Times, DeLong expose qu’à partir de 2018, Musk s’est transformé d’un entrepreneur visionnaire en un vantard insolite, en attribuant cela à son salaire disproportionné.
Selon DeLong, Musk a fait des promesses exagérées sans pour autant avoir des performances exceptionnelles : entre des robots humanoïdes, des cybertrucks et des flottes de taxis robotiques Tesla. Ces promesses extravagantes ont propulsé la valeur des actions de l’entreprise sans pour autant fournir de résultats concrets.
DeLong évoque une gravité suprême dans cette valorisation irréelle des actions de l’entreprise qui a rendu possible l’acquisition scandaleuse de Twitter et l’a transformée en une caisse de résonance pour les excès de Musk. Les détails restants de cet article sont seulement accessibles pour les abonnés.
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