La prochaine augmentation de la facture de gaz des foyers français risque d’enflammer les débats politiques, car elle devrait intervenir entre les deux tours des élections législatives anticipées, prévues pour le 30 juin et le 7 juillet. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a annoncé la nouvelle le lundi 10 juin, juste après les élections européennes. A compter du 1er juillet, le prix de référence de vente du gaz augmentera significativement (de 11,7% en moyenne), toutes taxes incluses, par rapport au mois précédent. Selon les estimations, la facture annuelle atteindra alors 1 184 euros « pour un consommateur moyen », précise la CRE. C’est nettement plus qu’en juin, mais moins qu’en janvier (-3,5%), tient-elle à souligner.
L’autorité administrative indépendante communique son prix de référence environ à la même période chaque mois. Cependant, elle tient à préciser que ce chiffre « n’est pas une offre de fourniture en soit » mais qu’il est publié « uniquement à titre indicatif » pour aider à naviguer dans le labyrinthe tarifaire. Cependant, il ne fournit aucune protection contractuelle pour les utilisateurs – contrairement au tarif réglementé de vente du gaz qui a été aboli à l’été 2023, jugé contraire au droit de la concurrence européen. Les sommes seront destinées au budget de GRDF.
Bien que l’augmentation du prix de référence soit représentative, elle a néanmoins un impact direct. Dans l’économie libérale, les fournisseurs calculent une portion de leurs tarifs en se basant sur ce prix. Actuellement, environ 11 millions d’utilisateurs, résidentiels ou autres, sont toujours inscrits au gaz pour le chauffage, la cuisson et l’eau chaude. Généralement, leur facture se répartit en trois parties : la fourniture d’énergie en tant que telle, l’utilisation des réseaux de distribution, et les taxes.
La hausse attendue du 1er juillet a été prévue depuis plusieurs mois. Cette fois, cependant, la situation est un peu différente : elle est plus influencée par les coûts associés à l’entretien et l’exploitation des réseaux de gaz que par le coût de l’énergie elle-même, bien que celui-ci ait également augmenté ces dernières semaines.
Les dépenses associées à l’infrastructure sont traitées comme des frais de péage. La terminologie les décrit comme l’accès des tiers au réseau de distribution. Ces dépenses sont prévues pour une durée jusqu’en 2027. La CRE les avait définies dès février.
Ces montants destinés iront dans le budget de GRDF, le gestionnaire national du réseau de distribution du pays. Cette entreprise est une filiale à part entière d’Engie (ex-GDF), dont l’État est toujours le principal actionnaire. Elle prévoit des dépenses moyennes d’un milliard d’euros par an dans les années à venir, dont la moitié pour la modernisation et la modification des installations. Viennent ensuite les frais pour de nouveaux branchements et ceux spécifiques au biométhane, c’est-à-dire au gaz « vert » produit localement.
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