David Layani a réussi à prendre le contrôle d’Atos, une entreprise vingt fois plus grande que la sienne. Après de nombreuses hésitations, le conseil d’administration de cette entreprise informatique, submergée par une dette de 5 milliards d’euros, a choisi l’offre de reprise de Layani, le fondateur de Onepoint, et d’une partie de ses créanciers, ce choix étant préféré à celui proposé par l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky.
« Une solution est apparue, plus favorable aux intérêts des acteurs impliqués, en particulier ses employés et ses clients », déclare Jean-Pierre Mustier, le président du conseil d’administration d’Atos, dans un communiqué publié le mardi 11 juin au matin.
Cette proposition « a également reçu l’appui de nombreux créanciers financiers d’Atos et assure donc avec plus de confiance la conclusion d’un accord définitif de restructuration financière » d’ici fin juillet, complète le groupe. Pour être approuvé par le tribunal de commerce, le plan devra recevoir le vote favorable des deux tiers de l’assemblée générale des créanciers.
Redémarrer les opérations
La proposition qui a été acceptée implique l’annulation d’une dette existante de 2,9 milliards d’euros pour la transformer en capital, ce qui rendra les créanciers principales parties prenantes d’Atos, détenant près de 79% du capital. Onepoint, ainsi que ses partenaires Butler et Econocom, injecteront 175 millions d’euros, leur assurant une participation de 21%. Les créanciers ajouteront 75 millions à la somme. Les actionnaires actuels, quant à eux, perdront leur participation totalement, celle-ci étant réduite à moins de 0,1% du capital. De plus, 1,5 milliard d’euros de nouveaux fonds seront libérés sous forme de dette, y compris 300 millions d’euros de garanties bancaires, pour aider le groupe informatique à redémarrer ses opérations, gravement compromises par des problèmes financiers ces derniers mois.
À cela s’ajoutera, dans les mois à venir, l’argent qu’Atos obtiendra de la vente de ses activités les plus sensibles à l’Etat, notamment dans le domaine de la défense et de l’énergie. L’Agence des participations de l’Etat a prévu de soumettre une offre formelle d’achat sur les systèmes critiques, les superordinateurs et les produits de cybersécurité, estimée entre 700 millions et 1 milliard d’euros. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a déclaré le 28 mai que Worldgrid pourrait être acquis par EDF ou une entreprise liée au producteur d’électricité.
Dès le début, David Layani a reçu le soutien de certains créanciers d’Atos qui étaient favorables à son projet industriel et appréciaient le fait qu’il leur imposait moins de contraintes financières. Cependant, il a presque perdu la bataille dans les derniers instants. Daniel Kretinsky a tout essayé pour changer la donne. L’homme d’affaires tchèque a réussi à convaincre plusieurs banques en sa faveur, y compris BNP Paribas, grâce à l’amélioration de son offre à trois différentes occasions.
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