Les statistiques ne plaisent pas à tous : aux États-Unis, le taux de chômage a atteint les 4 % en mai pour la première fois depuis janvier 2022, un signe inquiétant pour le président démocrate Joe Biden, qui brigue un second mandat en novembre 2024. « La grande reprise américaine est en cours, mais nous avons encore des avancées à faire », a admis le président dans un communiqué, tout en saluant la création de 15,6 millions d’emplois pendant son mandat.
En parallèle, le pays a généré 272 000 emplois en mai, a annoncé le ministère du Travail vendredi le 7 juin, une augmentation bien supérieure aux 190 000 prévus. Cela inquiète les marchés financiers et la Réserve fédérale (Fed). Avec l’amélioration du marché de l’emploi, une pause de la hausse des taux d’intérêt avant les élections est moins envisageable, surtout que des pressions sur les salaires horaires se maintiennent. Ces salaires ont augmenté plus que prévu (+ 0,4 % sur un mois et + 4,1 % en un an), contre une anticipation de 0,3 % et 3,9 %.
Selon les estimations du Wall Street Journal, la probabilité d’une réduction du taux d’intérêt par la Fed en septembre a reculé de 40 % à 30 %. Par conséquent, les taux d’intérêt de la banque centrale demeurent au-dessus de 5,25 %, leur niveau le plus élevé depuis 2006.
Suite à l’annonce, les taux à long terme du marché pour dix ans sont grimpés de 4,3% à 4,43%, et les trois indices principaux de Wall Street (Dow Jones, S&P 500 et Nasdaq) ont commencé en baisse. Torsten Slok, économiste principal chez Apollo Global Management, a assuré au Financial Times que l’augmentation substantielle de l’emploi et l’inflation des revenus étayent leur vision à long terme qui stipule que les taux d’intérêt resteront soutenus pour une durée prolongée, ajoutant qu’ils anticipent que la Fed ne réduira pas ses taux avant 2024.
En effet, l’économie américaine n’a pas cessé d’être sur un fil durant des semaines. Avec une inflation qui persiste à rester trop forte (3,4% sur une année en avril) pour diminuer les taux et la menace d’une récession imprévue : une fatigue certaine des consommateurs est observée par des compagnies tels que McDonald’s, American Airlines ou Starbucks, ce qui érode la confiance.
Les deux données publiées vendredi ont laissé les analystes perplexes, puisque celle du chômage et de l’emploi proviennent de deux enquêtes distinctes. La première a été conduite sur 60,000 ménages et la seconde sur 119,000 entreprises. Quelle enquête est la plus crédible ? La première, qui est rarement commentée, inclut d’autres indicateurs préoccupants.
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