Le lundi 3 juin, une semaine avant les élections européennes du 9 juin, des tracteurs et autres machines agricoles ont refait surface depuis leurs fermes, créant sept points de blocages le long de la frontière franco-espagnole dans la chaîne des Pyrénées. Selon les organisateurs, environ 2000 agriculteurs se sont rassemblés pour influencer le secteur dont plus de 70% des lois sont adoptées à Bruxelles.
Dans les Pyrénées-Atlantiques ainsi que dans les Pyrénées-Orientales, des blocages et des barrages filtrants ont été installés. Sur l’A63 au Pays Basque, près de la frontière entre la France et l’Espagne, environ 250 tracteurs bloquaient l’entrée en Espagne. Un nombre comparable de tracteurs ont été recensés au Boulou (Pyrénées-Orientales), à la Jonquera (Espagne), et au tunnel du Somport, dans le Béarn.
L’initiative de cette journée a été orchestrée par le collectif Ultras de l’A64, sous la direction de Jérôme Bayle, un éleveur bovin de Montesquieu-Volvestre (Haute-Garonne), qui avait précédemment initié les blocages autoroutiers de fin janvier, menant à une grande mobilisation nationale. Il a déclaré au Monde : « Nous sommes actuellement environ 450 membres [du collectif], principalement des agriculteurs, et suite à des discussions avec nos homologues espagnols, nous avons décidé de faire entendre notre voix dans la campagne ».
Les principales exigences de la journée incluaient l’harmonisation des tarifs de l’énergie et du diesel, un respect rigoureux des clauses miroirs (qui obligent les importateurs à se conformer aux normes européennes), une révision de la fiscalité agricole et de l’aide pour l’accès à l’énergie solaire sur les toits des bâtiments. M. Bayle ajoute: « Nous demandons que les règles soient uniformes au niveau de l’Europe ». Il déclare également avoir obtenu satisfaction sur plusieurs aspects au printemps, notamment en ce qui concerne les indemnités versées pour la MHE (une maladie hémorragique qui affecte les ruminants sauvages et domestiques) et une simplification des normes. Au pont de Rei, entre Melles (Haute-Garonne) et Bossost (Espagne), Jérôme Bayle et ses compagnons ont retiré les barrages en fin d’après-midi.
« La journée a été historique »
Du côté français, ni la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles ni la Confédération paysanne n’ont encouragé à participer. Cependant, des adhérents de la Coordination rurale, un syndicat qui a organisé des protestations chocs tout au long du printemps, ont assisté à l’appel de leur présidente nationale, Véronique Le Floc’h, qui a encouragé ses membres à prendre part à la journée. Du côté espagnol, le groupe catalan Revolta Pagesa (« Rébellion paysanne ») a également incité à cette mobilisation, tandis que le syndicat Unio de Pagesos (« Union des agriculteurs »), dominant en Catalogne, a annoncé sa non-participation. Cette lecture est réservée aux abonnés. Il vous reste encore 25.96% de cet article à parcourir.