Il semble évident que l’Europe a du mal à suivre le rythme économique de l’Amérique. En 2000, le Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant dans la zone euro incarnait 78% de celui des États-Unis (en parité de pouvoir d’achat), selon l’Organisation pour la Coopération et le Développement Economique (OCDE). Toutefois, en 2019, après ce qui s’appelle la « décennie perdue » due à la crise de l’union monétaire, ce chiffre tombait à 72%. En 2022, à la suite de la pandémie de Covid-19 et l’apparition de la guerre en Ukraine, il a diminué encore une fois à 70,5%.
Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer ce déclin économique. Une idée répandue en Europe est parfaitement résumée par Nicolai Tangen, le PDG de l’énorme fonds d’investissement souverain norvégien. Dans le Financial Times, il a déclaré que, tout simplement, « Les Américains travaillent plus dur ». Selon lui, alors que l’Europe semble apprécier la vie douce et les congés, l’Amérique est axée sur la croissance et apprécie le travail acharné.
À première vue, les statistiques de l’OCDE semblent confirmer cette affirmation : en effet, les Américains travaillent en moyenne 1 811 heures par an, par rapport aux 1 528 heures dans les pays de la zone euro. Il est vrai que ces chiffres ne peuvent pas être parfaitement comparés pour des raisons techniques, mais l’écart est suffisamment marqué pour donner une idée générale. Et il semble que cette différence soit davantage due à une durée de vacances plus longue en Europe (le temps de travail hebdomadaire est de 37,9 heures en Amérique du Nord, contre 37,2 heures en Europe, selon l’Office International du Travail) qu’à un rythme de travail plus soutenu aux États-Unis.
Faced with disappointing performances of their economies, many European governments have made the decision to increase the workload of their citizens. In Germany, currently considered the « sick man », the ruling coalition is preparing a stimulus plan set for June, especially aiming to make overtime tax-free to incentivize businesses to utilize it. Greece has recently extended the maximum daily work hours permitted. Other countries are considering increasing the number of working individuals, rather than the hours worked per person. France has pushed the retirement age to 64 and is planning to tighten access to unemployment benefits. The United Kingdom, in a more enticing approach, is close to introducing more subsidized childcare hours to aid parents, particularly women, in returning to work.
The goal is to work more to prevent Europe’s economic downturn. However, it is necessary that the diagnosis is accurate. Sébastien Bock, an economist at the French Observatory of Economic Conditions (OFCE), is co-author of a recent report on these issues. His main conclusion does not concern working hours: the Old Continent is behind due to its lack of investments in new technologies. « Hourly productivity gains increased by 1.5% annually on average in the US between 2000 and 2019, compared to 0.8% annually in Europe, » he explains. The lack of research and development and the few patents being filed are economic warning signs, according to him. « Given the current technological innovations, especially with artificial intelligence, if necessary investments are lacking, we risk missing this upcoming wave. »
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