La barrière a été levée. Les agriculteurs de France et d’Espagne ont mis fin à l’obstruction des points de passage frontaliers qu’ils occupaient depuis lundi, demandant notamment une énergie plus abordable. Selon des sources correspondantes, la circulation routière a commencé à reprendre progressivement le mardi à midi. « Nous quittons et nous nous dirigeons vers le sud », a déclaré à l’AFP Marti Planas, un exploitant agricole espagnol du collectif Revolta Pagesa, qui a participé à l’obstruction de la frontière jusqu’à mardi matin au point de passage de La Jonquère, entre les Pyrénées-Orientales et la Catalogne.
Du côté français, Jérôme Bayle, éleveur de Haute-Garonne et figure notoire du mouvement de protestation agricole du début de l’année, a salué une « action percutante » qui selon lui a été réussie parce qu’ils « ont été entendus ». Il a également révélé avoir parlé au téléphone avec Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’agriculture. Les grands syndicats agricoles n’ont pas participé à la mobilisation en Espagne comme en France, ce qui a perturbé plusieurs routes entre les deux pays.
Les mesures de gestion du trafic ont été levées sur l’A64 reliant Bayonne et Toulouse et sur l’A63 entre Bordeaux et Saint-Sébastien, a déclaré une porte-parole de Vinci Autoroutes à l’AFP. Près de la Méditerranée, sur l’A9 entre Barcelone et Montpellier, les poids lourds qui avaient été contraints de se garer en attendant la fin du blocage ont repris la route, mais la circulation reste perturbée sur cet axe principal en raison du nombre de véhicules qui étaient bloqués. L’objectif : influencer les élections européennes.
Selon Vinci, les restrictions de déplacement pour les véhicules légers de la France vers l’Espagne sont toujours en vigueur et incite les conducteurs à vérifier les informations sur leurs plateformes de médias sociaux. Parallèlement, en Espagne, les routes majeures, dont l’AP7 qui prolonge l’A9 au-delà de la frontière, ont repris leur activité normale parmi celles qui ont été affectées précédemment. Plusieurs points de passage entre l’Espagne et la France ont été fermés le lundi, le long des Pyrénées, allant de la Catalogne au Pays Basque.
La motivation principale de cette manifestation, déclenchée tôt le lundi matin, a été d’influencer la campagne pour les élections européennes, qui aura lieu le 9 juin en France. Les protestataires réclamaient une énergie plus abordable et l’adoption de clauses miroirs (exigeant que les mêmes normes environnementales soient imposées aux agriculteurs hors de l’UE). « Personne n’achèterait un jouet ou une voiture non-conforme aux normes européennes, pourtant des aliments qui ne respectent pas ces normes sont importés et vendus », a déclaré à l’AFP Josep Ballucera, un agriculteur espagnol de 39 ans originaire de Santa Coloma de Farners, province de Gérone. Il ajoute avec force que leur revendication ne relève pas de l’impossible, mais demande simplement que l’Europe standardise ses lois et taxes.
L’éleveur français Xabi Dallemane, basé à Bidache (Pyrénées-Atlantiques), a clairement fait savoir qu’il avait alerté le gouvernement. Notre attente est simple, nous souhaitons des retours positifs à nos demandes d’ici la fin d’octobre ou le début de novembre. Si ça n’arrive pas, l’Europe pourrait connaître des troubles. Nous sommes convaincus que notre action marque le début d’une coordination à l’échelle européenne. Ce que nous avons accompli ici peut être reproduit partout dans l’Union européenne, notamment à nos différentes frontières.
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