Bruno Le Maire, le chef du ministère de l’économie et des finances, a réaffirmé qu’il n’y aurait pas d’augmentation des impôts en 2025, malgré la récente dégradation de la note de crédit de la France par l’agence S&P. Cela était dû aux déficits persistants du pays, annoncé le samedi 1er juin. Sur BFM-TV, M. Le Maire a insisté sur le fait que la hausse des impôts n’est pas une option envisagée par le gouvernement actuel.
En ce qui concerne la possible désindexation des retraites et des prestations sociales par rapport à l’inflation l’année suivante, qui aurait pu engendrer des économies, le ministre a déclaré qu’aucune décision n’avait été prise à ce sujet. « Aucune décision pour 2025 n’a même été formulée, je travaillerai sur celles-ci avec les partis de l’opposition », a-t-il continué. Il indique également qu’il va évaluer toutes les alternatives possibles pour rétablir l’équilibre financier public d’ici 2027.
Suite à la dégradation de sa note de crédit souveraine par l’agence de notation S&P, de « AA » à « AA – », le gouvernement est sous pression, une situation qui était prévue depuis plusieurs trimestres. Pour justifier sa décision, S&P explique que « la dette publique de la France en pourcentage du PIB va croître à cause des déficits plus conséquents qu’attendu entre 2023 et 2027 », un point de vue plus pessimiste que celui de son analyse précédente de décembre 2023.
M. Le Maire, le ministre, a une fois de plus défendu sur un ton très personnel les déficits creusés depuis 2020 en raison des dépenses associées à la crise du Covid et à la protection tarifaire sur l’énergie. « Si notre dette est actuellement élevée, pourquoi ? C’est parce que j’ai sauvé l’économie française », a-t-il souligné. « J’ai sauvé les usines, j’ai sauvé les restaurateurs, j’ai sauvé les hôteliers, j’ai sauvé le secteur de l’événementiel, j’ai sauvé des emplois, des compétences, l’industrie aéronautique », a-t-il détaillé, ajoutant fièrement à la liste la survie de Renault et Air France.
Le gouvernement est à la recherche de 20 milliards d’euros d’économies. M. Le Maire a mis l’accent sur les économies réalisées de 10 milliards d’euros dans les dépenses de l’État annoncées en début d’année et son intention de trouver encore 10 milliards d’euros de réductions en 2024. Dans une vidéo postée sur YouTube, le ministre a réitéré en déclarant : « Nous allons continuer exactement sur la même voie, sans accélérer ni ralentir, mais en respectant notre stratégie. »
Pour l’opposition, cette stratégie est une « gestion médiocre des finances publiques » de la part de Bruno Le Maire et d’Emmanuel Macron, selon un message publié sur X par le président du parti Les Républicains, Eric Ciotti, suite à l’annonce de la dégradation de la note de crédit de la France par S&P.
Marine Le Pen dénonce, sur X, la gestion désastreuse des finances publiques par des gouvernements qu’elle juge à la fois incompétents et arrogants. Selon elle, cette gestion a plongé leur pays dans une crise majeure, caractérisée par des niveaux record d’impôts, de déficit et de dette. En tant que présidente du Rassemblement national à l’Assemblée nationale, elle exhorte les Français à « punir sévèrement » Emmanuel Macron lors des élections européennes afin d’éviter que le gouvernement n’impose une « saignée » sociale et fiscale, jugée inefficace et injuste, après le vote.
La France insoumise, partage cette rhétorique, estimant dans une déclaration que le gouvernement utilisera cette dégradation comme prétexte pour redoubler ses efforts afin de réduire les dépenses publiques et attaquer la protection sociale dans le but de réduire les déficits. De même, le parti de gauche condamne le fait que les agences de notation et le spectre de la dette soient simplement utilisés pour renforcer les politiques d’austérité et de l’offre.
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Ce type de mesure serait-il envisageable en France ?