Standard & Poor’s (S&P), l’agence de notation, a annoncé le vendredi 31 mai une réduction de la note de la France de « AA » à « AA-« , symbolisant une détérioration de la situation budgétaire du pays. Avant cette annonce, l’agence américaine attribuait à la France la note de « AA », illustrant une excellente évaluation malgré une perspective négative.
S&P a expliqué dans son analyse que le déficit budgétaire français en 2023 a été beaucoup plus élevé que prévu. Ils prévoient que le déficit ne sera pas en mesure de passer en dessous de 3% du PIB avant 2027. Révisant les notes de la France depuis 1975, S&P n’a précédemment réduit son évaluation qu’à deux occasions. Elle fut la première agence à retirer à la France son prestigieux « triple A » en 2012, la note la plus élevée symbolisant une excellente gestion économique.
Le Ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré dans une interview accordée au Parisien publiée suite à l’annonce de S&P, qu’il n’y aurait pas d’impact immédiat sur la vie quotidienne des citoyens français. Le Maire a aussi réaffirmé la stratégie du gouvernement de réindustrialiser, viser le plein emploi et respecter la trajectoire pour revenir sous les 3% de déficit d’ici 2027. Il a souligné que la principale cause de cette dégradation était les mesures prises pour sauver l’économie française.
Lors de sa dernière évaluation de l’économie française en décembre, S&P a souligné que la France risquait une nouvelle rétrogradation si elle diminuait ses déficits trop lentement, entrainant une augmentation de la dette, ou si les taux d’intérêt sur les emprunts augmentaient au-delà de 5% des recettes des administrations publiques.
Auparavant, l’évaluation de la France par S&P était équivalente à celle de la Belgique et du Royaume-Uni. Cependant, l’année précédente, elle a affiché un endettement et un déficit public plus importants que ses voisins. Actuellement, elle se classe avec l’Estonie ou la République tchèque parmi les pays évalués « AA− », bien qu’elle soit mieux évaluée que l’Espagne par les trois principales agences de notation, malgré le fait que Madrid ait une dette légèrement inférieure et une trajectoire descendante grâce à un taux de croissance élevé.
Néanmoins, les deux autres principales agences internationales, Moody’s et Fitch, n’ont pas abaissé l’évaluation de la France en avril et ont maintenu leur « Aa2 », l’équivalent de S&P, et « AA− », une marche en dessous, respectivement.
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