Les fabricants d’armes israéliens ne sont pas les bienvenus à Eurosatory, le salon international de défense et de sécurité terrestre qui aura lieu à Villepinte (Seine-Saint-Denis) du 17 au 21 juin. Plus de 2 000 exposants de divers pays sont attendus, à l’exception de la Russie et de la Corée du Nord. « Par décision du gouvernement, il n’y aura aucune représentation de l’industrie de défense israélienne » lors de l’édition 2024 de cet événement bisannuel, a déclaré Coges Events, l’organisateur de l’événement et filiale du Groupement des industries de l’armement terrestre (Gicat), à l’Agence France-Presse le vendredi 31 mai.
Le ministère de la Défense a confirmé cette information, déclarant que « les conditions ne sont plus adéquates pour accueillir les entreprises israéliennes sur le salon », dans un contexte où le président appelle à la cessation des opérations israéliennes à Rafah », situé à l’extrême sud de la bande de Gaza. Le ministère insiste sur l’urgence d’un cessez-le-feu qui garantirait la protection des populations de Gaza, la libération de tous les otages et l’accès total à l’aide humanitaire.
D’après le site internet du salon, 69 exposants israéliens devaient être présents. Après une conversation avec le premier ministre français, Gabriel Attal, Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, a exprimé sa demande à la France de « reconsidérer sa décision ».
Israël subit une pression supplémentaire.
Emmanuel Macron avait exprimé sa révolte face au bombardement d’un camp de déplacés à Rafah le dimanche 26 mai, un acte qui avait fait 45 victimes et 249 blessés. Peu après, le président français avait condamné, lors d’un appel téléphonique avec le président palestinien Mahmoud Abbas, l’ « horrible bilan humain » des activités à Gaza, avec plus de 36 000 décès et 85 000 blessés depuis le 7 octobre 2023, selon les chiffres du ministère de la santé du Hamas.
Au cours de la semaine écoulée, la tension sur Israël a grimpé, alimentée par un grand nombre d’États et d’organisations non gouvernementales (ONG). Le 24 mai, avant même ces attaques mortelles, une coalition constituée de diverses associations (Urgence Palestine, Stop Arming Israël, Aser…) avait adressé à Coges Events une demande formelle visant à initier une action en justice la semaine suivante.
Le groupe demandait des preuves de mesures destinées à stopper la commercialisation ou l’acquisition d’armements pouvant être employés dans des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, le génocide, les tortures ou la colonisation commis en Palestine et dans les territoires occupés. Les ONG visaient aussi à empêcher que le salon puisse renforcer le pouvoir économique de sociétés susceptibles de contribuer à ces crimes.
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