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« Marcegaglia reprend Ascometal: Justice approuve »

La proposition de reprise de l’usine Ascometal de Fos-sur-mer, qui emploie 330 personnes, par l’entreprise italienne Marcegaglia a été approuvée par le tribunal de Strasbourg le vendredi 31 mai. Cette proposition prévoit le maintien de tous les employés de l’usine, une nouvelle rassurante pour le personnel. La chambre commerciale a annoncé la nouvelle à l’Agence France-Presse (AFP). Les représentants syndicaux présents à Strasbourg ont immédiatement relayé l’information aux employés de l’usine. Ugur Yagiz, un responsable syndical de la CFE-CGC, a déclaré à l’AFP que l’annonce a été accueillie avec soulagement par les employés, ajoutant que « c’est un véritable projet industriel qui est en marche ». François Barges, un délégué de la CGT, a exprimé son espoir que ce projet sera couronné de succès pour les employés et pour l’avenir de l’usine. Le sort des autres sites sera décidé par le tribunal à la fin du mois de juin, après trois redressements judiciaires en dix ans.

Swiss Steel a mis en vente le groupe sidérurgique Ascometal, qui compte 1 200 employés et qui a subi une troisième procédure de redressement judiciaire en dix ans, en mars. Marcegaglia, un groupe italien, a révélé son désir ferme d’injecter 800 millions d’euros dans l’usine de Fos, considérée comme idéalement située, sur plusieurs années. Ugur Yagiz a noté que la France n’a pas vu un investissement de cette envergure dans la sidérurgie depuis longtemps. Plusieurs entités, dont Greybull, un fonds d’investissement britannique, Europlasma, domicilié en France, et Hind Rectifiers, basé en Inde, ont exprimé leur intention de reprendre des parts du groupe, concernant les cinq sites de manière fractionnée.

En plus de cela, Ascometal possède également trois autres sites de parachèvement et d’usinage, situés à Custines (Meurthe-et-Moselle), à Saint-Etienne (quartier du Marais) et à Leffrinckoucke (Nord). Un centre de recherche sur les aciers spéciaux, le Creas, qui emploie vingt-cinq personnes, est basé à Hagondange (Moselle). Une nouvelle audience est prévue le 28 juin pour ces sites, les offres de reprise doivent être soumises au plus tard le 12 juin. M. Barges espère un avenir radieux pour eux.

Le leader italien de l’acier, Acciaierie Venete, fait partie des repreneurs éventuels. Leur offre comprend les trois sites de Hagondange, Le Marais-Saint-Etienne, et Custines (aussi connu comme « Marcus »), qui sont engagés dans la production d’aciers spéciaux de petit diamètre pour l’industrie automobile, ainsi que le Creas.

La préoccupation s’est accrue samedi pour ces lieux qui emploient environ 700 personnes, lorsque le groupe italien a déclaré que « les termes fixés dans son offre n’avaient pas été remplis ». Venete exige du propriétaire actuel le financement du désamiantage et du dépoussiérage du site d’Hagondange, évalué à 11 millions d’euros par les syndicats.
« Soulagés »
Depuis lundi, les employés d’Hagondange ont mis l’usine en arrêt, et doivent déterminer vendredi les actions suivantes à prendre étant donné que Venete a prolongé son offre de reprise à l’audience de fin juin.
« Nous sommes plutôt soulagés que Venete ait décidé de prolonger son offre », la « meilleure », a commenté Alain Hilbold, délégué central de la CFDT. Selon lui, Europlasma a également déposé une lettre d’intention pour Hagondange (434 employés), Custines et Marais (104 employés sur les deux sites) ainsi que pour Leffrinckoucke (170).
« La continuité de l’offre » de Venete est « une excellente nouvelle », ont déclaré jeudi soir dans un communiqué les élus de la communauté de communes d’Hagondange, prêts à fournir 15 millions d’euros en capital pour soutenir l’offre de l’italien.
Dans deux lettres adressées à la haute direction, les élus et la CGT ont demandé que l’Etat « participe au capital » pour assurer cette charge et éviter « la liquidation de ce joyau de l’industrie sidérurgique ».
« Nous mettrons tout en œuvre dans cette lutte (…) et nous soutiendrons de toutes les façons possibles les offres qui seront présentées », a affirmé jeudi le ministre de l’industrie, Roland Lescure, qui rencontrera les représentants des syndicats d’Ascometal vendredi à Bercy.
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