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Avenir incertain pour salariés des centrales

Sur la route vers les élections européennes de juin, certains politiciens ont choisi de visiter la centrale au charbon de Saint-Avold en Moselle, notamment Marine Tondelier, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, et François-Xavier Bellamy, le leader des Républicains. Ces visites ont été organisées par les syndicats afin de sensibiliser sur l’avenir incertain de la centrale, surtout après l’arrêt de l’utilisation du charbon. Néanmoins, Jordan Bardella du Rassemblement national qui n’avait pas été invité, s’est également présenté lors d’une réunion dans la ville.
La situation est similaire à Cordemais en Loire-Atlantique, où les employés des deux dernières centrales au charbon de France sont préoccupés par la transformation de leur site industriel. Ils reprochent au gouvernement de les laisser dans l’incertitude, malgré les promesses d’Emmanuel Macron, qui a affirmé que les deux sites seront totalement convertis en utilisant la biomasse d’ici à 2027 comme source d’énergie renouvelable. Le président avait initialement prévu d’éliminer l’utilisation du charbon, qui est néfaste pour le climat, d’ici 2022, au début de son premier mandat.

La réalisation d’une transition énergétique tout en sauvegardant les emplois dans les sites concernés représente un défi complexe. En mai, un rassemblement s’est tenu devant la préfecture de Moselle, à Metz, où un message accusant le Président Macron de trahison vis-à-vis des travailleurs du charbon a été affiché. Le charbon compte pour à peine 0,16 % de la production d’électricité du pays en 2023, malgré sa pertinence politique croissante pour l’exécutif.

Un sentiment d’exaspération généralisé traverse le personnel des sites. Des préavis de grève ont été lancés en janvier pour les deux sections de Cordemais qui comptent 335 employés d’EDF, l’entreprise publique d’électricité. Le même cas se produit pour le site de Saint-Avold depuis fin avril, où 120 employés travaillent pour GazelEnergie, une entreprise appartenant au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. Les sous-traitants sont également concernés. Thomas About, représentant syndical de la CFDT pour le site de Moselle, urge le gouvernement à passer de la parole à l’action.

Dans les deux usines alimentées au charbon, des tests de conversion intégrant des granulés de bois comme carburant ont déjà été effectués. En Moselle, GazelEnergie envisage principalement la mise en place d’une nouvelle installation appelée Emil’Hy. Si cette unité de production d’hydrogène à faible teneur en carbone est mise en œuvre, elle sera en mesure de fournir des clients industriels. L’entreprise déclare que « Les demandes d’autorisation environnementale seront soumises avant l’été, ce qui indique que le projet est déjà à un stade technique très avancé ». Une négociation commerciale avec un premier client potentiel, le sidérurgiste allemand SHS, est en cours. La société cherche également des clients en France.
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