Selon toute attente, jeudi 30 mai, l’augmentation des taxes prévue par le ministère des finances russe devrait être approuvée par le gouvernement. Initialement discutée par Vladimir Poutine au début de l’année face à l’escalade des coûts liés à la guerre en Ukraine, cette réforme a été reportée jusqu’à sa réélection le 17 mars. L’adoption probable de cette loi par la Douma devrait intervenir dès le 3 juin, avant que cette dernière ne prenne des vacances le 5 août.
La mesure la plus notable concerne l’augmentation des impôts sur les revenus des plus aisés. Le barème précédent ne comportait que deux taux applicables uniquement aux individus, pas aux ménages : 13% de taxe jusqu’à 5 millions de roubles (50 000 euros) de revenu annuel ; 15% pour les revenus supérieurs. Au cours de 2025, trois nouveaux seuils seront ajoutés à 18%, 20% et 22%, ce dernier seuil s’appliquant aux individus gagnant plus de 50 millions de roubles (500 000 euros).
Seuls deux millions de contribuables devraient être affectés par cette réforme, qui est considérée comme étant assez douce. Il y a un mois, les officiels du ministère des finances envisageaient une augmentation à partir de 1 million de roubles (10 000 euros) de revenus. En 2023, le revenu médian en Russie était de 40 123 roubles, soit 400 euros.
Cela confirme la prudence du gouvernement russe pendant les périodes de guerre, particulièrement à l’égard des plus pauvres, qui constituent le cœur de son soutien. Ceux qui participent à l' »opération militaire spéciale » en Ukraine seront exempts de toute augmentation.
Au cours des derniers mois, Vladimir Poutine a souligné à maintes reprises dans ses discours l’importance de la « justice sociale », allant jusqu’à la connecter explicitement à la « stabilité politique » en avril. L’accroissement fiscal pour les individus fortunés est plus facile à réaliser, étant donné que le conflit en Ukraine a amené un retour des capitaux. L’Europe n’étant plus perçue comme un refuge sûr, les personnes aisées n’ont eu d’autres alternatives que de faire revenir leurs biens. Cependant, l’augmentation de la fiscalité concerne uniquement les salaires et non pas les dividendes, ce qui réduit son impact.
L’élément le plus notable de la réforme, en termes de nouveaux revenus pour l’État, est l’impôt sur les profits des sociétés. La « flat tax » reste en vigueur, mais passe de 20% à 25%. Cette augmentation devrait rapporter environ 16 milliards d’euros en 2025, sur une somme totale de 26 milliards d’euros prévus par la réforme.
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