Elon Musk, passionné par Mars, a nommé son intelligence artificielle « Grok », tiré du roman « En terre étrangère » de Robert Heinlein. Dans ce livre, un conquérant martien revenant sur la Terre crée une nouvelle philosophie, le « grok », après avoir été éduqué par les Martiens. Ce concept représente une compréhension si intense de quelque chose qu’on devient un avec elle.
Lancée en 2023 par la start-up xAI, fondée quelques mois auparavant, l’intelligence artificielle Grok devait initialement se nommer « TruthGPT », ou l’IA de la vérité. Cependant, vu les fluctuations dans le rapport d’Elon Musk à la vérité, ce changement de nom semble judicieux.
Bien qu’Elon Musk ait nié en janvier vouloir lever plus de fonds pour xAI, la firme a annoncé le 26 mai avoir levé 6 milliards de dollars. Cela augmente la valeur de l’entreprise à 24 milliards de dollars (ou 22 milliards d’euros). Il est à noter que Musk peut compter sur un groupe d’investisseurs très fidèles et intéressés par l’IA : Sequoia Capital et Andreessen Horowitz de la Silicon Valley, le fonds royal d’Arabie saoudite, la société du prince Al-Walid, et le fonds de Dubaï, Vy capital, ont tous participé.
Avec moins d’un an d’existence, cette entreprise va utiliser ses ressources substantielles pour développer ses premières applications commerciales d’IA qui nécessitent des capacités informatiques extrêmement onéreuses. Ces fonds vont également servir à l’élaboration du supercalculateur qu’Elon Musk envisage de créer.
Le titan de la Silicon Valley a deux avantages notables pour réaliser ses projets. Premièrement, sa proximité avec Oracle, où le fondateur Larry Ellison, un vieil ami et investisseur, va fournir les centres de données et les capacités informatiques nécessaires. Deuxièmement, les données massives collectées par ses entreprises, comme Tesla et bien sûr, X – l’ancien Twitter, qui testera les premières applications de Grok, en particulier dans la synthèse de l’actualité. D’ailleurs, selon Musk, X détiendra 25 % de xAI.
La contre-attaque contre l’hégémonie d’OpenAI, dont Elon Musk fut co-fondateur en 2015 avant une rupture désagréable, est en préparation. Appuyée par Microsoft et évaluée à 86 milliards de dollars, elle est suivie par xAI, puis par Anthropic, soutenu par Amazon et estimé à 18 milliards. Bien qu’il rêve de Mars, on peut rester les pieds sur terre.
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