Six entreprises chinoises cotées – BTR New Material, CNGR Advanced Material, Gotion, Hailiang, Shinzoom et Tinci, toutes spécialisées dans la fabrication de batteries pour voitures électriques, ont indiqué leur intention d’investir environ 10 milliards d’euros au Maroc ces derniers mois. Certaines ont même déjà signé des accords avec le gouvernement marocain, tandis que d’autres ont mis en place des joint-ventures avec la holding royale Al Mada.
Ces annonces surviennent dans un contexte où la filière chinoise, qui fournit 75% des batteries pour les voitures électriques à l’échelle mondiale, est accusée de pratiquer le dumping par les États-Unis et l’Union européenne (UE). En réaction, la Maison Blanche a augmenté les taxes sur les importations chinoises de batteries au lithium-ion et de pièces de batteries, passant de 7,5% à 25 %. De plus, les taxes sur les voitures électriques sont prévues augmenter de 25 à 100 %. En outre, l’UE envisage d’augmenter ses droits de douane sur les voitures électriques chinoises, actuellement de 10 %, d’ici le 5 juin.
Face à ces actions de l’UE et des États-Unis, les sociétés chinoises montrent ouvertement leur intérêt pour le Maroc en raison des incitations fiscales attrayantes et de la main-d’œuvre qualifiée à moindre coût par rapport à l’Europe.
Grâce à son emplacement stratégique proche de l’Europe et son excellente accessibilité maritime, le pays a gagné la renommée en tant que principal exportateur de véhicules vers l’Union européenne, grâce à la présence de marques comme Renault et Stellantis (anciennement PSA). Le port de Tanger Med, un port à conteneurs situé dans le détroit de Gibraltar, n’est qu’à une heure de l’Espagne et à cinq jours des côtes américaines.
Les traités de libre-échange conclus par Rabat avec Washington et Bruxelles attirent particulièrement l’attention des entreprises chinoises. Comme l’a souligné Hailang le 8 mai, qui prévoit de construire une usine de cuivre dans le nord du pays, la majorité des produits made in Maroc peuvent accéder aux marchés européen et américain sans tarifs douaniers.
Dans le combat global pour les véhicules électriques, ces accords jouent un rôle crucial, renforçant davantage le statut du Maroc en tant que pays connecteur. À l’instar du Vietnam et du Mexique, le Maroc est de plus en plus intégré aux nouvelles routes de la soie. « Il est le seul dans la région à faire le lien entre l’Afrique et l’Europe, à servir de point de transit pour le commerce asiatique et à bénéficier de traités de libre-échange avec les États-Unis et l’UE », affirme Vincent Vicard, directeur adjoint du Centre d’études prospectives et d’informations internationales.
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