Bruno Le Maire, ministre de l’économie français, a récemment annoncé un partenariat stratégique entre la France et les Émirats arabes unis dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) lors de sa visite dans l’Etat du Golfe le 21 mai. L’accord a été signé entre la France et Khaldoun Al Moubarak, directeur du fonds souverain de l’Emirat, Mubadala. Ces pays s’engagent ainsi à coopérer dans ce secteur technologique majeur, particulièrement développé aux Etats-Unis et en Chine.
La France ambitionne de devenir un leader européen en matière d’IA et recherche donc des partenaires pour réaliser cet objectif. Quatre nouvelles zones de collaboration serons explorées et développées pour favoriser cette initiative. Ces collaborations incluent le renforcement des compétences et de la recherche, l’investissement dans les data centers, l’industrie des semi-conducteurs et les applications de l’IA.
Les Émirats Arabes Unis, un pays riche en pétrole qui a été le premier à créer un poste de ministre de l’IA en 2017, nourrit l’ambition de devenir un leader mondial du domaine d’ici 2031. Par ailleurs, la société d’IA G42, contrôlée par Tahnoon ben Zayed, conseiller à la sécurité nationale et frère du président des Émirats, a récemment bénéficié d’un investissement de 1,5 milliard de dollars de la part du groupe américain Microsoft.
L’alliance entre la France et les Émirats arabes unis a connu une croissance significative récemment, surtout dans le domaine de la défense. En témoigne une déclaration récente de Bruno Le Maire, qui a confirmé que les Émirats ont désormais la possibilité d’investir dans le secteur nucléaire civil français, illustrant ainsi la profonde confiance mutuelle entre les deux nations.
Par ailleurs, une entreprise française de pointe dans le domaine de l’intelligence artificielle, baptisée H, a été inaugurée mardi avec un financement initial de 202,7 millions d’euros. Cette somme provient de grands investisseurs tels que Bernard Arnault, Xavier Niel (actionnaire unique du Monde) et Amazon, a déclaré Bpifrance, qui soutient également l’initiative. H, qui compte parmi ses fondateurs d’anciens employés de Google DeepMind, est basée à Paris. Elle emploie une équipe de 25 chercheurs et ingénieurs dédiés à l’intégration de l’IA générative dans les entreprises du monde entier par le biais de modèles multimodaux de nouvelle génération axés sur l’action.
Emmanuel Macron a chaleureusement accueilli ces développements, saluant la décision des investisseurs de choisir la France comme base pour l’entreprise H et d’y investir 220 millions de dollars. Auparavant, Macron avait participé à une visioconférence lors du sommet international sur l’IA qui se déroule à Séoul. Il a été annoncé que la France accueillera l’édition 2025 de ce sommet.
Le mardi, le Président français s’est adressé à plusieurs acteurs du domaine de l’Intelligence Artificielle (IA) à l’Élysée, en discutant la place de la France et de l’Europe dans ce secteur. Il a questionné si la France et l’Europe sont prêts à prendre des décisions d’investissement et à établir une politique d’accompagnement qui leur permettrait de rejoindre pleinement la compétition internationale. Il a insisté sur l’importance de cet instant stratégique qui nécessite des décisions significatives en matière de recherche, de formation et d’investissement.
Le Président a également annoncé un investissement supplémentaire de 400 millions d’euros dans de grands centres de formation en IA. Il a détaillé son objectif de passer de 40 000 personnes formées annuellement à 100 000. Selon lui, la « guerre » de l’IA doit être conduite autour de « cinq grands domaines : le talent, les infrastructures, l’usage, l’investissement et la gouvernance ».
Emmanuel Macron a en outre annoncé qu’un nouveau fonds d’investissement serait lancé avant la fin de l’année, avec un quart souscrit par l’État, destiné à soutenir les secteurs les moins financés mais les plus liés technologiquement à l’IA, comme les puces électroniques ou le cloud. L’annonce d’un nouveau centre d’évaluation en IA a également été faite, visant à devenir l’un des plus grands centres mondiaux en la matière.
Dans le but de favoriser l’acceptation de la nouvelle technologie par les citoyens français, le président a assigné la tâche de « sensibilisation des citoyens » au Conseil national du numérique. Pour cela, 10 millions d’euros seront alloués à l’organisation de débats et de discussions autour de l’intelligence artificielle (IA) à travers le pays.
La France souhaite positionner face aux géants américains tels que Google, Microsoft et OpenAI (créateur de ChatGPT) et face à la Chine, avec l’objectif de devenir un leader incontesté de l’IA en Europe. L’acteur principal dans cette démarche est Mistral AI, précurseur européen dans ce domaine. À la mi-mars, un comité spécialisé a recommandé à la France d’investir annuellement 5 milliards d’euros pendant cinq ans dans l’IA pour rivaliser avec les États-Unis et la Chine.
De plus, Microsoft a déclaré le 12 mai son intention d’investir 4 milliards d’euros dans la construction de centres de données en France afin de renforcer son infrastructure dédiée à l’IA et au cloud.
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