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« Dérapage financier public belge préoccupant »

La question cruciale des élections législatives qui se tiendront le 9 juin dans le pays, en parallèle avec les élections européennes, n’est pas débattue durant la campagne. Est-ce parce que c’est un sujet impopulaire ou simplement que les Belges ne sont pas préoccupés, sachant que leur revenu moyen a grimpé entre 4 % et 7 % en quatre ans ? Un record à l’échelle de l’Europe, mais qui pèse sur le Trésor public.

Le « pauvre » État belge a récemment été rappelé à l’ordre par la Commission européenne dans un rapport. Si l’Etat ne maîtrise pas davantage ses dépenses, il pourrait enregistrer un déficit public de 4,7% du produit intérieur brut (PIB) en 2024, soit environ 28 milliards d’euros et de 5,6% en 2029.

Cette situation est notamment due à l’augmentation du coût des pensions et à la charge des intérêts sur l’énorme dette du pays qui s’élève à 507 milliards d’euros, soit 105% du PIB. Celle-ci pourrait même monter à 117% en 2029. L’Agence fédérale de la dette prévoit une charge supplémentaire d’environ 11 milliards en 2025.

Les dirigeants comptent sur l’absence de sanctions. C’est une situation délicate, surtout lorsque le pays est loin de respecter la norme de l’OTAN pour les dépenses militaires, qui est de 1,13% du PIB au lieu des 2% exigés. De plus, des milliards d’euros devront être dépensés pour atteindre les objectifs climatiques de l’Union européenne. Ces défis pourraient aggraver la crise politique prévue après des élections qui risquent d’accentuer la divergence entre une Flandre se tournant vers l’extrême droite et une Wallonie fermement ancrée à gauche.

Quelques leaders francophones ont pris l’initiative, estimant qu’il serait irréalisable de retrouver rapidement un budget équilibré, même si au moins 25 milliards d’euros devraient théoriquement être dénichés au cours du prochain quinquennat. « Il est irréalisable pour toute formation politique de concevoir une stratégie pour revenir au seuil de 3% de déficit en 2029”, déclare Maxime Prévot, membre du parti centriste Les Engagés.
Son collègue Paul Magnette (Parti Socialiste, PS) est plus explicite : « Nous ne serons pas en mesure de respecter les règles budgétaires européennes, et même ceux qui les ont créées le reconnaissent. » Se référant aux cas français ou italien, ces leaders comptent sur l’absence de sanctions, même si la Commission européenne peut en théorie émettre des suggestions, renforcer sa supervision, voire entamer une procédure d’infraction.
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