La Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA) et les Jeunes Agriculteurs, qui constituent l’alliance syndicale agricole majoritaire, ont publié un communiqué le samedi 18 mai pour avertir contre toute suggestion susceptible de démanteler EGAlim. Ils ont également plaidé pour des modifications législatives urgentes permettant de renforcer les mesures de cette loi destinée à sécuriser les revenus des agriculteurs. Alors que le gouvernement envisage de proposer un nouveau projet de loi pour consolider le mécanisme Egalim d’ici cet été, ces deux organisations rappellent à l’administration ses obligations envers les agriculteurs français.
Le compte-rendu publié le 14 mai par l’Observatoire de la négociation commerciale (ONC) illustre une préoccupation majeure : il existe un écart considérable entre les augmentations de prix d’origine proposées par les fournisseurs (en moyenne +4,5 %, en raison de l’augmentation des coûts de production généraux) et celles finalement négociées (en moyenne +1 %) par les industries agroalimentaires, insistent les deux syndicats dans leur déclaration.
L’ONC est composé des organisations professionnelles représentatives des industriels (ANIA, FEEF, ILEC et LCA) et des grandes surfaces (FCD), supervisées par Thierry Dahan, le médiateur des relations commerciales agricoles. Ils mettent l’accent sur le fait que le revenu des agriculteurs « ne peut pas être un facteur réglable ».
La médiation a confirmé les préoccupations émises par la FNSEA et Jeunes Agriculteurs au sujet de la menace sur le revenu des agriculteurs en raison de défis persistants en rapport avec l’application des lois EGAlim. Ces lois nécessitent une révision urgente pour renforcer leurs dispositions et doivent être prêtes pour les négociations commerciales à venir. Chaque année, des discussions commerciales sont menées entre les producteurs agroalimentaires, allant des petits charcutiers aux grands acteurs comme Unilever, Nestlé ou Coca-Cola, et leurs clients des supermarchés tels que E.Leclerc, Carrefour, Intermarché ou Système U. Ces négociations définissent les conditions de vente pour une grande partie des produits vendus dans les grandes surfaces pour l’année à venir. De plus, elles déterminent le prix d’achat des supermarchés aux fabricants, la disposition des produits dans les rayons et un possible calendrier promotionnel. Habituellement, ces négociations se terminent le 1er mars, mais cette année, le gouvernement a avancé la date dans l’espoir que les réductions de prix de gros pour certaines denrées se reflètent plus rapidement dans les rayons après une période d’inflation importante.