Arnaud Decosne, un pompier de troisième génération, porte la profession dans son sang, suivant les traces de son père et de son grand-père. Malheureusement, le métier familier a eu un coût ; son père et son grand-père ont tous deux succombé à un cancer à l’âge de 63 et 67 ans. Les paroles d’adieu de son père ont ému Arnaud et l’ont rendu particulièrement conscient des risques de maladies professionnelles.
C’est pourquoi il a choisi de participer bénévolement à un test qui a eu lieu jeudi 16 mai à la place de la République à Paris. Cette action s’est déroulée en prélude à une manifestation organisée par neuf syndicats de pompiers, demandant de meilleures conditions de travail. Ils demandaient une prime spéciale pour les Jeux Olympiques de Paris, une augmentation de salaire, une restructuration du financement des services de secours et une meilleure reconnaissance des dangers du métier.
Pour soutenir leur cause, vingt pompiers venus de différentes régions de la France se sont prêtés à un échantillonnage de cheveux. Réalisé sous la supervision d’un huissier, cet échantillonnage était destiné à la recherche en laboratoire de contaminants PFAS, des substances ultra-toxiques produites par des usines chimiques.
Rémy Chabbouh, secrétaire adjoint de Sud SDIS, a déclaré que ces tests seraient certainement positifs. Cependant, ce qui préoccupe surtout, c’est le taux de contamination qui, selon lui, serait très probablement élevé.
Europe Ecologie-Les Verts a initié le contact avec les pompiers pour proposer ces tests, qui ont été cofinancés par le parti et les syndicats. Rémy Chabbouh souligne que le match a été immédiat, car c’est une préoccupation majeure pour eux. Les pompiers ont une espérance de vie inférieure de sept ans à la normale et ils sont fatigués de voir leurs confrères décéder trop tôt.
Promouvant leur loi visant à interdire les PFAS (adoptée en première lecture par l’Assemblée le 4 avril), les écologistes ont effectivement effectué vingt-quatre tests sur des volontaires de différentes professions. Le pompier s’est avéré être le plus contaminé. Trois types de PFAS, parmi les douze les plus courants, ont été détectés dans son corps, dont un, les PFOS, est interdit depuis 2009.
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