Marianne, un magazine français bien connu, pourrait bientôt subir un changement de propriétaire. Daniel Kretinsky, le milliardaire tchèque et propriétaire du groupe CMI France, a déclaré le mardi 14 mai qu’un accord de négociation exclusive a été signé avec le groupe Otium, dirigé par Pierre-Edouard Stérin, un souverainiste et un fervent catholique. Le communiqué souligne que les parties se sont donné un mois pour finaliser l’accord, à la fin duquel le magazine co-fondé en 1997 par Jean-François Kahn et Maurice Szafran passera aux mains du créateur des boîtes cadeaux Smartbox et du fonds d’investissement Otium.
Selon La Lettre, un média professionnel en ligne, Denis Olivennes, président du conseil de surveillance du groupe CMI France, avait fixé au 13 mai la date limite pour que les éventuels acheteurs soumettent une lettre d’intention. En plus de M. Stérin, un « éditeur de province » aurait également fait une offre.
Des rumeurs circulant depuis mi-avril concernant la volonté de M. Kretinsky de vendre le magazine ont été démenties à plusieurs reprises. Cependant, l’accélération apparente des négociations a conduit à la convocation d’une assemblée générale le 23 avril pour discuter de la crise actuelle. Interrogé par la rédaction préoccupée, Denis Olivennes a justifié le désir de vente de M. Kretinsky par un décalage entre les aspirations de l’actionnaire pro-européen et la ligne éditoriale « souverainiste radicale » défendue par la directrice de la rédaction du magazine, Natacha Polony, comme l’a mentionné le groupe CMI. « Garanties statutaires » ont été évoquées.
L’équipe de rédaction avait précédemment renouvelé de manière unanime son soutien et sa confiance envers Mme Polony, en vue du changement imminent de propriétaire, comme l’indiquait un bref communiqué. D’après CMI France, dans son engagement formel, le groupe Otium a décidé de proposer à Natacha Polony de continuer en tant que directrice de rédaction.
Le futur propriétaire aurait également fait des promesses concernant d’autres aspects fondamentaux, notamment, le maintien de l’identité éditoriale telle qu’elle a été énoncée dans le manifeste de 1997 lors de sa fondation, et l’offre de protections statutaires pour l’indépendance de la rédaction.
Afin de préserver l’indépendance éditoriale, trois mesures avaient été débattues puis ratifiées lors de l’assemblée générale en avril. Premièrement, l’octroi d’un droit de vote sur la nomination de la direction en cas de changement de propriété, ensuite, la mise à jour et l’approbation de la charte de Marianne de 1997 et enfin, la mise en place d’un conseil de surveillance composé de personnalités externes et de représentants de la rédaction.
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