L’un des triomphes significatifs de l’union européenne, qui célèbre ce mois-ci son vingtième anniversaire, est l’adhésion de dix nations – principalement de la zone centrale et de l’Europe de l’est – en mai 2004, soit trente-cinq ans après l’effondrement de l’Union Soviétique. Depuis lors, le PIB moyen par individu de ces nouveaux membres a grimpé de 52% pour atteindre près de 80% de la moyenne de l’UE, et le taux de chômage a chuté de 13% à 4%.
La Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) a récemment publié ses dernières prévisions économiques, ciblant spécifiquement les performances de huit pays : la Pologne, la République Tchèque, la Slovaquie, la Slovénie, la Hongrie, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie.
Selon Beata Javorcik, économiste principale de l’institution fondée en 1991 pour soutenir la transition économique du monde post-soviétique, leur PIB par habitant a augmenté de 14 % du PIB de l’Allemagne en 1995 à 26 % en 2003 et à 50 % en 2023. Depuis leur adhésion à l’UE en 2007, la Bulgarie et la Roumanie ont plus que triplé leur revenu par habitant par rapport à celui de l’Allemagne, passant de 10 % à environ 30-35%. Ces nations sont désormais actives dans le commerce international.
La transition à une économie de marché et une démocratie après la chute du mur a en partie favorisé la relance économique. Cependant, l’extension de l’impact de ce rattrapage par l’adhésion à l’UE est un sujet de débat. Pour évaluer cette question, la BERD a fait une comparaison entre la croissance de nouveaux membres de l’UE et celle de pays ayant des profils similaires qui ne sont pas membres de l’UE, par exemple, la Moldavie, le Kazakhstan ou les Balkans occidentaux.
Les résultats ont montré qu’une partie significative (14 sur 24 points de pourcentage) de la convergence observée entre la croissance économique de l’Allemagne et celle des huit nouveaux membres depuis 2003 est due aux effets de l’intégration à l’UE. D’après Beata Javorcik, une série de facteurs ont contribué à cette amélioration. Les réformes politiques et économiques ont été primordiales avant même l’adhésion, en favorisant la transparence et en attirant plus d’investissement étranger. L’économiste ajoute que l’intégration au marché unique européen a aussi facilité la croissance des exportations vers les pays les plus riches de l’Europe de l’Ouest.
Plus intéressant encore, la majorité de ces économies se sont tournées vers le commerce international, on peut notamment observer l’implantation d’entreprises de sous-traitance automobiles en Europe occidentale. La part des exportations dans le PIB de ces pays a augmenté passant de 43% en 1995 à 49% en 2003, atteignant jusqu’à 76% en 2023. Pour la Slovaquie, qui est particulièrement impliquée dans les chaînes de production allemandes, cette proportion atteint 92%. Cette forte dépendance vis-à-vis de l’économie allemande, qui a connu une certaine stagnation sur plusieurs mois, est un des facteurs expliquant pourquoi la croissance de l’Europe centrale et des pays baltes a été faible en 2023 (0,1%).
Il demeure encore 34.7% de cet article pour vous à découvrir. Seuls les abonnés peuvent accéder à la suite.
Laisser un commentaire