Catégories: Economie
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14 mai 2024 18 h 11 min

« Avenir voiture électrique : risques économiques/politiques »

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L’avenir de la « watture » s’assombrit. En un temps remarquablement court, la voiture électrique a réussi à s’implanter sur le marché, représentant presque une immatriculation sur cinq en France en avril. Cependant, la phase suivante de sa progression prometteuse dans l’industrie automobile s’annonce plus difficile. Elle fait face à de nombreux obstacles et ses compétiteurs se font de plus en plus présents, menaçant ainsi son ascension qui semblait irréfutable il y a quelques mois.

Certes, les ventes n’ont pas chuté de façon dramatique, mais la part de marché des voitures à piles a perdu 2,5 points en Europe par rapport au premier trimestre 2023, principalement en raison des réductions drastiques dans les subventions publiques dont elles jouissent,
qui sont les premières à être touchées par les mesures d’équilibrage budgétaire. C’est le cas principalement en Allemagne, où le bonus écologique a été supprimé sans préavis en décembre 2023.

La signature d’un nouvel accord de cinq ans conclu le lundi 6 mai entre l’industrie automobile et le gouvernement, dans le but de produire deux millions de véhicules électriques en France d’ici 2030 – contre cinq cent mille actuellement -, vise à donner de la visibilité et de la crédibilité à l’électrification. Néanmoins, d’autres indicateurs confirment que l’éclat de l’électrique s’est quelque peu terni.

Les grandes marques automobiles d’Allemagne, qui ont assidument poursuivi l’électrification de leurs produits, trouvent ce changement loin d’être une promenade de santé. Mercedes-Benz a rapporté une chute de 24.6% de ses bénéfices nets et une légère régression de 4.4% de son chiffre d’affaires pour le premier trimestre, attribués en grande partie à une baisse de 8% sur la vente de leurs modèles électriques. De même, le groupe Volkswagen a noté une diminution significative de ses bénéfices nets (21,6% rien que pour le premier trimestre) attribuable en partie à la sous-performance de vente de leurs voitures électriques surtout en Chine, qui est son principal marché.

Tesla n’est pas en reste, également touché par la baisse de la demande, prévoit de diminuer plus de 10% de ses effectifs, une situation qui est également le cas des fournisseurs. Valeo a observé une diminution de 1% de son chiffre d’affaires pour le premier trimestre suite à une performance inférieure aux attentes concernant le volume des ventes de voitures électriques. Une enquête publiée fin avril par le cabinet AlixPartners révèle une stagnation des intentions d’achat par les individus, à l’exception de la Chine.

Ces retour à la réalité mettent en question la durabilité du chemin tracé par l’Europe, qui a prévu de mettre fin à la vente de voitures neuves dotées d’un moteur à essence d’ici 2035. Cette vision est de plus en plus contestée par certains constructeurs qui ont remarqué que leurs concurrents chinois éprouvent des difficultés dans le domaine des moteurs à essence.

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