Dans le dernier rapport « Banking on Climate Chaos » (BOCC), publié le 13 mai par huit organisations non gouvernementales (ONG), une baisse notable de financements accordés à l’industrie des énergies fossiles par le secteur bancaire français a été soulignée. Selon l’édition annuelle de ce document, en 2023, les contributions financières des banques françaises aux principales sociétés pétrolières et gazières du monde ont considérablement diminué.
D’après ce rapport, il y a eu une réduction importante du financement provenant des banques françaises aux principaux producteurs d’énergies fossiles. Les investissements de BNP Paribas ont chuté de 78% en 2023 par rapport à 2021, ceux du Crédit agricole ont baissé de 63%, ceux de la Société générale ont connu une diminution de 82%, et ceux du groupe BPCE (Banque populaire et Caisse d’épargne) ont diminué de 52%.
Cette tendance s’explique principalement par la réduction de la demande de financement de ces grandes entreprises, suite à la hausse des prix de l’énergie qui les rend largement autonome financièrement. En outre, le rapport note que les grandes banques françaises se sont « tenues à l’écart » de plusieurs transactions durant l’année dernière, en particulier au second semestre.
D’autre part, BNP Paribas, la plus grande banque de la zone euro par les actifs, a reculé de la troisième à la neuvième position parmi les principaux financeurs mondial d’entreprises pétrolières et gazières telles que TotalEnergies, Shell, BP ou SaudiAramco. De même, la Société générale a chuté de la sixième à la quinzième place.
Néanmoins, les ONG qui ont participé à l’élaboration du rapport ne sont pas tout à fait satisfaites. « Aucune des grandes banques françaises n’a abandonné les nouveaux terminaux de gaz naturel liquéfié [GNL], que l’Agence Internationale de l’Énergie estime pourtant non compatible avec une limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C », a souligné Lucie Pinson, directrice de Reclaim Finance.
Jusqu’à présent, seule La Banque postale a décidé de ne plus financer de nouveaux terminaux d’importation de GNL, bien que sa présence sur le marché mondial des financements ne rivalise pas avec celle des leaders du secteur.
À l’échelle globale, en 2023, les producteurs de pétrole et de gaz ont encore bénéficié de 705 milliards de dollars (soit 662 milliards d’euros) de financements des soixante principales banques, dont 347 milliards ont été attribués à des entreprises pétrolières et gazières. Ces entreprises mènent, d’après le classement de référence de l’ONG allemande Urgewald, des projets visant à augmenter leur production d’énergies fossiles.
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