Selon le Wall Street Journal, le Président des États-Unis, Joe Biden, prévoit d’augmenter considérablement les tarifs douaniers sur les voitures électriques importées de Chine, passant à 100 %. La formalité officielle de cette annonce est prévue pour la semaine suivante, probablement le mardi 14 mai. Les batteries, les installations pour panneaux solaires et les minéraux rares seraient également touchés par cette augmentation. D’après le journal, cette décision découle d’une révision des mesures mises en place par le Président précédent, Donald Trump, depuis 2018.
Biden, un Démocrate, a montré une attitude tout aussi protectionniste que son prédécesseur Républicain envers la Chine, en maintenant les tarifs imposés par Trump. Le Wall Street Journal rapporte que son administration était déchirée entre ceux en faveur de mesures plus strictes et ceux qui prônaient une approche plus douce, y compris la Secrétaire au Trésor, Janet Yellen, qui cherche à rétablir les liens entre les États-Unis et la Chine. Cependant, lors d’une visite à Pékin, Yellen a demandé aux responsables chinois de ne pas saturer le marché américain avec leurs produits.
Les Chinois ont exprimé leur colère face à cette nouvelle. Lin Jian, le porte-parole du Ministère des Affaires Étrangères de Chine déclare : « Au lieu de rectifier leurs erreurs, les États-Unis ont insisté pour politiser les questions économiques et commerciales. Augmenter encore les tarifs douaniers, c’est ajouter l’humiliation à l’injure. »
Le marché intérieur des États-Unis est dominé par des marques locales.
Au cours de la campagne présidentielle en cours, une annonce a été faite. En mars, lors d’un meeting, Donald Trump a évoqué un « massacre » dans l’industrie automobile s’il n’était pas réélu, attribué aux véhicules chinois bon marché qui inonderaient le marché. Il a souligné que lors de la grève de l’automne 2023 qui a touché les fabricants traditionnels de Detroit (GM, Ford, Stellantis ex-Chrysler), les syndicats luttaient pour des augmentations de salaire qui pourraient finalement entraîner la perte de leurs emplois avec le passage à l’électricité. Si réélu, Trump a juré de mettre en place une taxe de 10% sur toutes les importations, et de 60% sur celles en provenance de Chine.
De son côté, Joe Biden a montré son soutien aux grévistes et a réussi à obtenir le soutien de Shawn Fain, le nouveau chef du plus grand syndicat du pays, United Auto Workers, pour les élections présidentielles de 2024.
Cette situation pourrait renforcer en Europe le soutien en faveur de mesures protectionnistes similaires. Cependant, la situation n’est pas la même partout. Selon l’Agence internationale de l’énergie, le marché des voitures électriques pourrait atteindre jusqu’à 45% en Chine en 2024, 25% en Europe et seulement 11% aux États-Unis, où les consommateurs résistent. Par ailleurs, les exportations directes de véhicules électriques de la Chine vers les États-Unis n’étaient que de 368 millions de dollars (342 millions d’euros) en 2023, un chiffre bien inférieur aux importations européennes, qui s’élevaient à 13,5 milliards de dollars l’année dernière, selon le Conseil de l’Atlantique, et ce principalement à cause des droits de douane existants de 27,5%.
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