Dans le cadre de la Journée mondiale des pilotes le 26 avril, une action mondiale a été orchestrée par les syndicats de pilotes. Des dizaines de capitaines et copilotes se sont retrouvés devant le terminal 2E de Roissy-Charles-de-Gaulle pour contester le plan proposé par Airbus et Dassault de n’avoir qu’un seul pilote aux commandes durant la phase de croisière d’un vol. Cela a été confirmé par Karine Gély, chef du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL France Alpa). Ce même jour, les syndicats de pilotes de partout ont incité leurs membres à affirmer la nécessité de maintenir deux pilotes.
Cette remise en question est due au programme EMCO (Extended Minimum Crew Operations), qui utilise des logiciels sophistiqués et l’intelligence artificielle pour limiter l’équipage à une seule personne. Selon Thierry Oriol, porte-parole du SNPL, Airbus est très à la pointe sur cette question. Airbus, pour sa part, stipule que cette percée technologique n’a pour seul objectif que d’améliorer les temps de repos des pilotes lors de vols long-courriers.
En fait, Airbus souhaite permettre aux pilotes d’accomplir des itinéraires de plusieurs heures, comme Paris – Pointe-à-Pitre, en leur offrant la possibilité de se reposer alternativement. Selon Véronique Damon, capitaine d’Airbus A220 et administratrice d’Air France, deux pilotes seraient présents pour le décollage et l’atterrissage, puis un irait se reposer pendant que l’autre resterait dans le cockpit.
« A l’initiative d’Airbus, l’autonomie des avions est mise en avant depuis plusieurs années. Le leader mondial de l’aéronautique travaille activement sur des technologies innovantes pour permettre aux avions de fonctionner de manière indépendante. En 2020, l’industrie aérospatiale franco-européenne a réussi un exploit majeur en faisant atterrir un A350-1000 à longue distance de manière autonome.
Les syndicalistes insistent sur la nécessité d’intervenir rapidement. Selon Karine Gély, Airbus prévoyait initialement que son système EMCO serait approuvé par l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne en 2026. Toutefois, l’approbation réglementaire a été reportée à 2027, d’après la responsable du SNPL.
Il y a des préoccupations au sujet des connexions vers les Antilles. Il reste 48,49% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés. »
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