Alstom, le deuxième plus grand constructeur de trains dans le monde, a connu des hauts et des bas tout au long de son histoire. Notamment, une quasi-faillite marquante en 2003-2004. Souffrant encore aujourd’hui de problèmes industriels et d’une liquidité insuffisante, la compagnie, qui se trouve derrière le géant chinois CRRC, a révélé une perte de 309 millions d’euros pour l’exercice fiscal allant d’avril 2023 à mars 2024. Cette perte suit celle de 132 millions enregistrée l’année précédente.
Afin de prévenir une évaluation défavorable des agences de notation et de diminuer sa dette qui s’élève à 3 milliards d’euros, Alstom a élaboré un « plan de désendettement » de deux milliards d’euros. Ce plan implique une recapitalisation, des cessions d’actifs, 1500 coupes de postes administratifs et commerciaux sur un total de 79 000, ainsi que la suspension du dividende pour l’exercice 2023-2024.
Lors d’une réunion tenue le mardi 7 mai, le conseil d’administration a décidé d’émettre des obligations hybrides de 750 millions d’euros et d’augmenter le capital d’environ 1 milliard d’euros, avec respect des droits préférentiels de souscription pour les actionnaires actuels. Les souscriptions seront effectuées, selon leur quote-part, par la Caisse de dépôt et placement du Québec et Bpifrance, respectivement à hauteur de 17,1% et 7,5%. De plus, la vente de son activité de signalisation aux États-Unis à l’entreprise allemande Knorr-Bremse (pour 630 millions d’euros) et celle de sa participation de 20% dans la société russe TMH (pour 75 millions d’euros) sont autant de mesures visant à accroître la liquidité de l’entreprise.
Malgré une trésorerie tendue, le groupe reste fort grâce à une demande intense de moyens de transports sur l’ensemble du globe. Avec un chiffre d’affaires de 17,6 milliards d’euros (dont 9,1 milliards d’euros provenant du matériel roulant) et un ratio de commandes sur chiffre d’affaires de 1,1, signe positif dans le domaine, l’entreprise affiche une bonne santé. Au cours de l’année écoulée, Alstom a enregistré 18,9 milliards d’euros de commandes (englobant trains, métros, tramways, services de signalisation et de maintenance), propulsant son carnet de commandes à un record de 92 milliards d’euros. Le groupe annonce un résultat d’exploitation de 997 millions d’euros, en hausse de 17%, avec une marge de 5,7%.
Cependant, Alstom peine à générer des flux de trésorerie en raison de retards de livraisons et d’une intensification de l’activité nécessitant des investissements financiers préalables au paiement. De plus, l’entreprise a découvert des « contrats non performants » dans le portefeuille de Bombardier Transport. Comme l’a souligné le PDG, Henri Poupart-Lafarge, dans une interview accordée au Figaro le 8 mai, la société a eu un « problème d’inventaire », avec un excès de stocks de trains non livrés et des arriérés de paiements clients trop importants.
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