La cessation de contrat a été, sans doute, une opportunité. Une stratégie pour éviter des complications supplémentaires pour le gouvernement. La directrice d’Atout France, Caroline Leboucher, qui fait face à des critiques concernant sa gestion par plusieurs de ses employés, ne verra pas son contrat renouvelé par l’administration lorsqu’il atteindra sa fin le 16 juin.
Cette information a été confirmée le mardi 7 mai après la réunion du Comité interministériel du tourisme. Peu de temps après, vers 9 heures, Leboucher a informé ses collègues de cette décision et a envoyé un communiqué de presse pour annoncer sa démission. « C’est avec beaucoup d’émotions que je partirai de mon poste le 16 juin, en percevant le sentiment d’une mission bien accomplie grâce à la dévotion et à la participation de tout le personnel d’Atout France pendant ces cinq dernières années », annonce-t-elle.
L’agence a été victime de tensions internes qui ont atteint un pic le 19 avril, lorsque une lettre anonyme a circulé critiquant les méthodes de gestion de Leboucher, la qualifiant de « sabotage organisé ». « Il était essentiel d’éviter plus de plaintes », explique une source anonyme d’Atout France. La haut fonctionnaire a été récemment la cible de six litiges aux prud’hommes doublés de deux plaintes pénales.
« Une campagne de diffamation », telle qu’elle est connue.
Interrogée par Le Monde, la directrice d’Atout France refuse de qualifier la situation actuelle de « crise » ou « atmosphère malsaine ». Sans information précise sur le contenu exact de ces différends, elle s’estime être la cible d’une « campagne de diffamation » menée principalement par une « poignée d’employés expatriés » résistant à son plan de mobilité. Elle a également mentionné qu’elle avait informé Bercy quelques mois auparavant de sa décision de ne pas prolonger son mandat après ses cinq années passées à la tête de l’agence.
Une source proche de l’affaire ajoute: « Sans défendre ses manières de gérer peut-être discutables, la manière dont le gouvernement s’y prend manque cruellement de finesse. La réunion du CIT qui a décidé de son remplacement a eu lieu sans sa présence ». La même source critique les autorités pour leur négligence supposée face à l’aggravation de la situation, et déclare: « Il existe une tutelle, la responsabilité en incombe aux ministres. »
La réunion du CIT a également fourni l’occasion pour Matignon d’annoncer une rénovation de l’agence – un groupement d’intérêt économique (GIE) qui emploie un peu plus de 300 personnes, ainsi qu’une révision de ses missions. Afin de réussir cela, le gouvernement promet d’engager des consultations avec les acteurs concernés du secteur (entreprises, élus locaux…) juste à la fin des Jeux olympiques en septembre. L’échéance est relativement courte pour finaliser une mise en œuvre fin 2024 ou début 2025.
Il reste 21,25% de cet article à lire, réservé aux abonnés.