Le secteur du crédit à la consommation est modérément optimiste malgré la croissance prudente. Les statistiques mensuelles de l’Association française des sociétés financières (ASF) révèlent une augmentation des nouveaux crédits de 2,4 % en février et une moyenne de 2,3 % sur les trois derniers mois, atteignant 3,64 milliards d’euros. Ces chiffres contrastent nettement avec le léger recul de 0,8 % en 2023, une année dominée par l’augmentation rapide des taux d’intérêt et une économie en déclin, suite à une hausse de 20 % en 2021-2022, marquant la reprise post-Covid.
La légère reprise de la consommation des ménages soutient la demande, bien que l’inflation des deux dernières années reste perceptible, en particulier pour les prêts personnels non-assignés à un achat spécifique mais dont l’utilisation reste à la discrétion du consommateur.
L’inflation et les tensions géopolitiques ont laissé leur marque. François-Xavier Coyras, directeur commercial de BNP Paribas Personal Finance, maison mère de Cetelem, fait noter que face à l’incertitude, bon nombre de Français repoussent leurs projets et sont plus enclins à économiser pour se prémunir. La crise inflationniste pèse sur les budgets et par conséquence, limite la capacité d’emprunt. Il a également évoqué la possibilité d’une augmentation des défauts de paiement.
Dans ce scénario, les institutions de financement observent de manière attentive la progression du coût du risque ainsi que les réserves qu’elles doivent établir pour protéger contre une éventuelle augmentation des défauts de paiement. « Le coût du risque revient progressivement à la normale mais est toujours inférieur à son niveau avant la pandémie du Covid. Il reste à un niveau ni inhabituel ni préoccupant », déclare Frédéric Jacob-Peron, qui est le président de l’ASF et le directeur général de Franfinance, une branche spécialisée de la Société générale.
Par ailleurs, l’offre de credit commence à se remettre graduellement de deux ans de pression sur les marges due à la rapide augmentation des coûts de refinancement pour les prêteurs et la lente augmentation du taux d’usure, qui limite les taux applicables. Cette situation a amené de nombreux établissements financiers à restreindre partiellement l’octroi de crédits en 2023, et certains à diminuer leurs coûts. À l’heure actuelle, la stabilisation lente des taux d’intérêt et la diminution de l’influence du taux d’usure laissent présager un retour à la normale. « L’offre recommence à revenir car les marges que nous connaissions avant la montée des coûts de refinancement se rétablissent petit à petit », affirme Franck Oniga, directeur général de Sofinco, une filiale du Crédit Agricole.
Il reste encore 48.62% de cet article à lire. Le reste est exclusivement réservé aux abonnés.
Laisser un commentaire