Le Komitat Bucarest-Sud est un foyer pour travailleurs, doté de 1 100 lits répartis sur trois immeubles, et un authentique mélange de cultures. Des migrants venant en grande partie d’Asie, comme le Népal, l’Inde, le Bangladesh et le Sri Lanka, y vont et viennent constamment. Situé dans une banlieue résidentielle de la capitale roumaine, l’établissement est équipé de dortoirs avec caméras et dispositifs de sécurité.
Parmi ces travailleurs se trouve Naresh Chaudhary, un Népalais de 38 ans, qui est arrivé depuis six mois pour travailler avec Glovo en tant que livreur à vélo. Il est en contact constant avec sa mère qui est resté au Népal, depuis la chambre qu’il partage avec trois compatriotes népalais. Chaudhary, un père de famille, affirme que son salaire est deux fois plus élevé qu’au Népal, servant de livreur de repas aux résidents de Bucarest, qui se sont peu à peu habitués à ces livreurs dont le roumain n’est pas la langue maternelle.
Chaudhary, qui a déjà travaillé en Malaisie et en Arabie Saoudite, révèle que c’est sa première fois en Roumanie. Comme tous ses confrères à Bucarest-Sud, il a été amené dans ce pays d’Europe de l’Est par une agence de recrutement. La Roumanie, qui est aux prises avec une pénurie d’employés due à l’émigration massive de ses citoyens vers l’Europe de l’Ouest depuis son adhésion à l’Union européenne en 2007, a dû faire appel à des travailleurs immigrés pour combler le vide.
Sherpa Pemba, un Népalais de 32 ans, avoue qu’il n’avait jamais entendu parler de la Roumanie avant son arrivée. Il trouve les gens charmants mais s’inquiète de ses conditions de travail. Employé par Glovo, il travaille plus de onze heures par jour mais ne parvient pas à effectuer suffisamment de livraisons pour atteindre le salaire minimum imposé par son employeur. Malgré un contrat promettant un salaire mensuel de 550 euros, il n’a pas encore pu économiser suffisamment pour envoyer de l’argent à sa famille.
Valeriu Nicolae, le directeur du foyer où Pemba vit, suggère que pour obtenir plus de commissions, ils devraient passer plus de temps dans le centre-ville. Il appelle ces plaintes « des cas isolés » parmi plus de 120 000 résidents non-européens en Roumanie. En 2016, Nicolae a eu la perspicacité de créer une société de dortoirs privés pour les entreprises roumaines, qui loge leurs travailleurs pour seulement 6 euros par nuit. Son entreprise, Komitat, fournit actuellement un logement pour plus de 4 000 travailleurs, majoritairement asiatiques, qui travaillent dans des endroits tels que les hôtels Marriott, McDonald’s et les supermarchés Delhaize. Le reste de l’article est réservé aux abonnés.
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