Magnésium, un métal plus résistant et léger que l’aluminium, facile à travailler et économique, pourrait être l’élément idéal pour la construction. Le hic : à l’heure actuelle, 90% de son importation en Union européenne est originaire de la Chine. Cette situation pourrait toutefois évoluer, car le 12 avril, la société Verde Magnesium a reçu l’autorisation de la Roumanie pour ouvrir une mine près d’Oradea, dans le nord-ouest du pays.
Selon Alexandru Rosu, PDG de Verde Magnesium, un investissement d’un milliard de dollars (938 millions d’euros) leur permettra d’ériger une usine de magnésium métallique. Ce financement sera rendu possible grâce à l’appui du fonds d’investissement américain Amerocap. Avec une production annuelle estimée à 90 000 tonnes de magnésium, l’entreprise minière remplirait près de 50% des besoins européens, réduisant ainsi la dépendance envers la Chine.
Quelques années auparavant, de tels investissements américains en Roumanie auraient fait les gros titres. Toutefois, ce type d’investissement est devenu courant depuis que la Roumanie, pays de l’ancien bloc communiste à la bordure orientale de l’UE, a signé un partenariat stratégique avec les Etats-Unis en 1997 afin de booster son économie. Malgré des débuts chahutés pour la transition vers l’économie de marché, l’intérêt de Washington pour la Roumanie a été ravivé suite à la guerre initiée par la Russie contre l’Ukraine en février 2022.
Principalement investis en Roumanie par les Européens, notamment venus des Pays-Bas, de la France et de l’Allemagne, les États-Unis ont néanmoins intensifié leurs positions dans le pays ces deux dernières années, y injectant plus de sept milliards d’euros. Les 960 entités liées à la chambre de commerce américaine en Roumanie génèrent un revenu de 65 milliards d’euros et ont mis en place plus de 110 000 emplois. Cette croissance devrait se maintenir.
En décembre 2023, une loi a été approuvée par le Congrès américain indiquant la région de la mer Noire, qui comprend la Roumanie, comme une région d’importance stratégique pour Washington. En mai 2024, Trade Winds, l’événement économique annuel le plus important organisé par les États-Unis à l’étranger, se déroulera à Bucarest pour faciliter l’entrée des investisseurs américains sur le marché roumain. Les secteurs prioritaires sont l’énergie, le secteur militaire, l’informatique et l’agriculture.
À Iasi, près de la frontière moldave, un milliard d’euros d’investissement américain a été réalisé récemment, créant 12 000 emplois, dont 4 000 proviennent du centre de développement qu’Amazon y a établi en 2016. À Brasov, des plans sont en cours pour commencer la construction d’une usine de fabrication d’obus, grâce à un investissement de 400 millions d’euros provenant des capitaux américains et européens, la Commission européenne contribuant à hauteur de 47 millions d’euros.
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