Bruno Le Maire, le Ministre de l’économie, a déclaré dimanche 28 avril que le gouvernement avait envoyé une lettre d’intention à Atos, une entreprise informatique française en crise, dans le but de prendre le contrôle de toutes ses activités nationales. Cela a notamment pour but de prévenir que des secteurs cruciaux pour la France ne tombent entre des mains étrangères, a-t-il précisé sur LCI. Atos, confronté à des difficultés financières, détient entre autres des supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire et des contrats avec l’armée française.
Les domaines visés par la lettre d’intention englobent principalement ces supercalculateurs, ainsi que des serveurs impliqués dans l’intelligence artificielle, l’informatique quantique et même les produits de cybersécurité, comme l’a précisé l’équipe du ministre. Ces activités ont généré un revenu annuel de 900 millions d’euros, soit près de 8% du total du groupe Atos, et emploient 4 000 personnes, principalement en France.
Face à cette situation délicatement politique, l’État a déjà promis un prêt de 50 millions d’euros à l’entreprise pour aider à stabiliser sa situation financière. Il a aussi obtenu une « action de préférence » qui lui permet de bloquer certaines transactions avec Bull, une filiale d’Atos qui fabrique ses supercalculateurs.
Le ministre a exprimé son espoir de rassembler d’autres acteurs français pour cette opération. La lettre d’intention, qui n’implique pas un engagement, a été menée par l’Agence des participations de l’État sous le contrôle de Bruno Le Maire.
Toutefois, le ministre a exprimé l’espoir que « l’Etat ne soit pas le seul participant » et espère obtenir le soutien d’autres intervenants français pour cette initiative. Sans mentionner de noms spécifiques, il a laissé entendre que cela pourrait inclure des entreprises actives dans les secteurs de la défense ou de l’aéronautique. D’après son bureau, « des pourparlers » ont eu lieu « depuis plusieurs semaines » avec un certain nombre de fabricants « qui seraient pertinents pour le développement de ces activités ».