Après plus d’un an d’incessantes péripéties au sein de la rédaction des Echos, la fin semble proche. Selon toute vraisemblance, le journal économique aura un nouveau rédacteur en chef le jeudi 25 avril au soir. Suite à la proposition du groupe LVMH, avec l’approbation unanime du conseil de surveillance du groupe Les Echos-Le Parisien et une défense réussie de son projet par Christophe Jakubyszyn le lundi 22 avril, le journaliste affronte maintenant le droit de veto de la rédaction. S’il gagne ce vote, l’ancien rédacteur en chef et présentateur de BFM Business prendra officiellement ses nouvelles fonctions le 29 avril, succédant à Nicolas Barré, qui a été écarté le 21 mars 2023.
Mais avant d’en arriver là, quatre autres journalistes, dont Lucie Robequain et David Barroux de l’interne, avaient exprimé leur intérêt pour le poste. Toutefois, Mathieu Gallet, président du conseil de surveillance depuis janvier, a choisi de privilégier la candidature de M. Jakubyszyn, âgé de 56 ans. Ce dernier, ayant aussitôt démissionné du groupe Altice, n’a pas pris son succès pour acquis. Pendant un mois, l’ancien chef du service politique de TF1 (de 2012 à 2019) a mis le paquet, multipliant les rencontres, tant collectives qu’individuelles, pour peaufiner son plan stratégique. Comme le récapitule un membre de la rédaction, « Il a fait campagne ».
Certaines des priorités annoncées incluent une remise à neuf imminente de l’édition, le lancement d’une nouvelle application (disponible en français et en anglais) qui mettra en vedette une sélection d’articles à publier dans l’édition papier le lendemain, chaque soir, et une réorganisation de la salle de rédaction. Il est prévu que les rôles des rédacteurs en chef évoluent, alors que leur nombre pourrait diminuer, tandis que des équipes seront formées pour impliquer le groupe dans diverses discussions.
L’indépendance de la rédaction, un sujet délicat
M. Jakubyszyn, qui a travaillé comme journaliste au Monde de 1995 à 2008 et qui a écrit pour la section économique avant de devenir rédacteur en chef adjoint puis de rejoindre la section politique, connaît bien la presse écrite. Lors de sa présentation à la rédaction pour son « discours majeur » lundi, plusieurs témoignages indiquent qu’il a fait preuve d’autant de confiance que de compétence.
Il a abordé le sujet qui aurait pu être controversé sans attendre les questions, soulevé par L’Informé, un média en ligne, quelques jours plus tôt : le fait que son conjoint occupe un poste de direction dans le secteur de la communication d’un grand groupe mondial de cosmétiques, que le journal couvre régulièrement. « Il a déclaré qu’il se récuserait afin de ne pas avoir à prendre de décisions éditoriales concernant cette entreprise, ce qui nous convient parfaitement », relate une personne présente lors de cette réunion de deux heures et demie. Au-delà de ce cas précis, « il a su bien répondre à toutes les situations hypothétiques mais possibles auxquelles nous l’avons soumis », ajoute une autre personne, satisfaite.
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