TV5Monde, le groupe audiovisuel français, traverse une controverse concernant l’inclusion de pays africains avec une gouvernance discutée dans son actionnariat. Le plan 2025-2028 de l’entreprise envisage que sept États africains, à savoir le Bénin, le Gabon, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, la République démocratique du Congo et le Congo-Brazzaville, possèdent une part du capital de la chaîne, partagé actuellement entre des sociétés audiovisuelles publiques de France, Belgique, Suisse, Canada, Québec et Monaco.
Yves Bigot, directeur de la chaîne depuis 2012, juge nécessaire que TV5Monde soit accessible à l’ensemble de la francophonie. Selon lui, « On ne peut pas rester éternellement la chaîne de la francophonie du Nord sans intégrer les perspectives et points de vue des Africains ». La chaîne revendique une audience hebdomadaire de 62 millions de téléspectateurs, dont 80% proviennent d’Afrique. Mandaté le 8 décembre 2023 par les représentants des pays actionnaires, Bigot – avec le soutien de Denise Epoté, la directrice du marketing, de la distribution et de la commercialisation de TV5Monde – a effectué de nombreux voyages en Afrique récemment. Il a notamment rencontré Denis Sassou Nguesso, leader de la République du Congo, et Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo.
Lundi 22 avril, M. Bigot s’est rendu au Gabon pour dialoguer avec le président de transition, le général Brice Oligui Nguema. La télévision publique gabonaise envisage de rejoindre la plate-forme pour ainsi diffuser ses programmes sur divers canaux partenaires. Objectif : améliorer la visibilité internationale de l’action exécutive, comme l’a d’ailleurs souligné un communiqué officiel de la présidence gabonaise ce même lundi. Avec un budget prévu de 124 millions d’euros pour l’année 2024, les pays concernés ont la chance de siéger au conseil d’administration de TV5Monde à tour de rôle, à condition de contribuer financièrement à hauteur de 600 000 euros par an et par pays.
Cette éventualité suscite cependant des questionnements et critiques en interne, notamment vis-à-vis des pays connus pour leur hostilité à la liberté de la presse. Selon le classement mondial de Reporters sans frontières, le Cameroun se situait à la 138e place sur 180 en 2023, suivi de près par la République Démocratique du Congo à la 124e, le Bénin à la 112e et le Sénégal à la 104e. Le Gabon (94e) et le Congo (81e) n’ont pas fait beaucoup mieux. Quant à la Côte d’Ivoire, elle se positionne à la 54e place. L’article se poursuit, mais il faut être abonné pour le lire dans son intégralité.
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