Après une baisse de 9% du chiffre d’affaires au premier trimestre, qui a atteint 21,3 milliards de dollars (20 milliards d’euros), un déclin de 55% du résultat net – plus que prévu – à 1,1 milliard de dollars, un cash-flow devenu négatif et un fonds de roulement réduit de 2,5 milliards de dollars (se situant maintenant à 26,8 milliards de dollars), le nombre de livraisons d’automobiles ayant également diminué de 8,5% par rapport à l’année précédente. Malgré tout, Wall Street reste optimiste quant à la promesse de Tesla de lancer des produits plus abordables en 2025. Par voie de conséquence, l’action a rebondi, gagnant 10% pour atteindre environ 160 dollars après la clôture du marché le mardi 23 avril, alors qu’elle avait perdu plus de 40% depuis le début de 2024.
Après un trimestre catastrophique, les traders aspirent à croire au potentiel d’Elon Musk qui a été l’architecte de leur richesse mais qui traverse sur le moment une période aussi éprouvante qu’en 2018, lorsqu’il avait mené son entreprise au bord de la faillite, sa production de masse en difficulté. Lors de son discours du mardi devant les analystes financiers, le dirigeant de la marque automobile américaine a renouvelé son affirmation que l’avenir du secteur est toujours axé sur le véhicule électrique.
Il a fait savoir que ses produits à venir seront « produits de façon beaucoup plus efficace sur [ses] chaînes de production actuelles », sans avoir besoin de construire une nouvelle usine. Il est également excité à l’idée du potentiel des voitures autonomes et des taxis-robots grâce à l’Intelligence Artificielle (IA). « Si quelqu’un pense que Tesla ne peut pas résoudre le défi de l’autonomie, il ne devrait pas être un actionnaire de l’entreprise », a déclaré le dirigeant. « Alors que beaucoup diminuent leurs investissements, nous investissons pour la croissance future », a annoncé Tesla dans une déclaration. « L’avenir est non seulement électrique, mais aussi autonome. »
Licenciements en grande quantité
C’était un discours optimiste prononcé par Elon Musk, qui avait une élocution difficile, comme souvent, mais dont l’entreprise avait besoin. Le premier trimestre de 2024 a été désastreux pour la marque, qui a dû faire face à une concurrence féroce sur le marché mondial des voitures électriques. Elle a été contrainte de réduire ses prix et de rogner ses marges, même en Chine, pour maintenir sa part de marché et bénéficier des subventions publiques qui ne s’appliquaient pas aux modèles plus chers. De plus, elle a été affectée par les perturbations dans les transports maritimes en Mer Rouge et par la fermeture de son usine de Berlin suite à un incendie criminel en début mars.
La production du futuriste Cybertruck a subi un ralentissement en raison de problèmes techniques à l’usine d’Austin au Texas. De plus, 3 900 modèles de ce véhicule ont dû être rappelés en raison de défauts constatés. Par ailleurs, les polémiques politiques d’Elon Musk, qui se tourne vers l’extrême droite, peuvent nuire à l’image de l’entreprise pour sa clientèle ciblée : les bobos respectueux de l’environnement. Malgré que l’entreprise contrôle toujours plus de la moitié du marché américain, ce chiffre est loin des 75% qu’elle détenait il y a deux ans. En outre, la rémunération de M. Musk, initialement fixée à 56 milliards de dollars, a été annulée par un juge du Delaware, une décision dont les actionnaires devront se prononcer pour ou contre sa reconduction. Les informations restantes sur cet sujet sont réservées aux abonnés.
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