TechnicAtome, expert en réacteurs compacts, a révélé le mercredi 24 avril, qu’il a constaté une augmentation de 11% de son chiffre d’affaires en 2023 (soit 551 millions d’euros) et un bénéfice net de 81 millions d’euros, tiré par le renouvellement de la flotte de sous-marins nucléaires d’attaque (SNA). Cette annonce est faite le jour où la direction générale de l’armement a signalé l’initiation (nommée « divergence ») du réacteur du Tourville, ouvrant la porte aux tests en mer du troisième des six SNA de la classe Suffren fournis entre 2020 et 2030 à la marine nationale.
L’entreprise connaît une « dynamique positive » avec « des perspectives sur plusieurs décennies », selon le PDG de TechnicAtome, Loïc Rocard, dont le grand-père, le physicien Yves Rocard, était l’un des pionniers de la bombe atomique française (et le père, Michel Rocard, était premier ministre entre 1988 et 1991). « Nous ne raisonnons sur le long terme », ajoute-t-il, en référence aux grands programmes navals.
Ses équipes s’engagent donc dans plusieurs projets clés : la troisième génération de SNA de classe Barracuda, dont le dernier sera livré à la fin de la décennie ; le porte-avions qui remplacera le Charles-de-Gaulle d’ici 2038 avec ses deux réacteurs et, enfin, les nouveaux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) – le découpage de la première plaque du numéro 1 a été effectué en mars – fournis entre 2035 et 2050 pour remplacer les quatre SNLE de la génération du Triomphant.
Jean Merveilleux du Vignaux, directeur financier de TechnicAtome, envisage un avenir prometteur pour l’entreprise avec une croissance constante qui devrait se poursuivre jusqu’en 2024 et 2025. Grâce à un fort taux de rentabilité et un grand nombre de recrutements, l’entreprise a connu une expansion substantielle ajustant sa main-d’œuvre à 2000 personnes, soit une augmentation de 30% et une croissance de l’activité de 50% depuis 2017. Sans aucune dette, TechnicAtome dispose d’assez de moyens pour investir, comme elle le fait dans l’agrandissement de ses locaux à Aix-en-Provence et à Cadarache (Bouches-du-Rhône), où se trouvent ses installations de propulsion nucléaire de grande importance.
C’est seulement en 1974 que TechnicAtome, une entreprise technologique précieuse, mais discrète, a fait ses premiers pas dans la propulsion navale nucléaire, qui aujourd’hui, compose 85% de son chiffre d’affaires. Elle joue un rôle crucial dans la dissuasion effectuée par la Force Océanique Stratégique basée à Brest. Comme le souligne M. Rocard, TechnicAtome permet aux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de rester discrets et opérationnels pendant une longue période, ce qui serait impossible pour les sous-marins à propulsion diesel-électrique. Pour plus d’informations, veuillez vous abonner pour lire le reste de cet article, qui est de 28,17%.
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