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Grève jeudi: contrôleurs aériens menacent trêve olympique

Il est conseillé de ne pas planifier de vol pour le jeudi 25 avril, à moins que l’on souhaite subir des longues attentes dans les aéroports ou même risquer de ne parvenir à décoller du tout. Une grève massive des contrôleurs aériens est prévue. Tous les organismes de contrôle du trafic aérien appellent à se joindre au mouvement de grève, y compris le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA), majoritaire avec plus de 60 % des votes des contrôleurs, généralement réticent à la grève, n’ayant déposé que trois préavis en dix ans. Il promet une « mobilisation record ».
Pour faire face à cette situation, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes opérant en France d’annuler 75 % des vols à l’aéroport d’Orly et 65 % des vols à Roissy-Charles-de-Gaulle et à Marseille. La DGAC a également demandé la suppression de 60 % des vols à Toulouse et Nice, et 50 % des vols dans les autres aéroports. Les opérateurs de l’industrie aérienne se préparaient au pire. « Des annulations massives sont à prévoir. L’impact sera énorme », a déclaré Pascal de Izaguirre, le président de Corsair et de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (FNAM), le mardi 23 avril.
Pour une fois, le nombre de vols annulés devrait correspondre à celui des grévistes. Effectivement, depuis le début de l’année, les contrôleurs aériens, tout comme les autres employés du transport aérien, sont tenus de se déclarer en grève quarante-huit heures avant le début du mouvement.
Un quart des tours de contrôle sera fermé.

Les syndicats envisagent de manifester contre les effets de la réforme des services de navigation aérienne mise en œuvre par la DGAC au cours des 15 derniers mois. La restructuration de l’espace aérien français est une question cruciale. L’objectif est de pouvoir gérer la croissance significative du trafic aérien qui devrait voir une hausse de 10 à 20 % d’ici 2030, selon le SNCTA. Pour y parvenir, la DGAC envisage de réorganiser le réseau des services de navigation aérienne en fermant un quart des tours de contrôle en service actuellement entre 2028 et 2035, et envisage de réduire de moitié le nombre de centres de contrôle d’approche. Ces centres, qui gèrent les avions qui s’approchent d’un aéroport, passeraient de 30 à 16, d’après le SNCTA.

En réaction à cette réforme, les syndicats préparent un peu dispersés. Le SNCTA craint un « impact social » sur les contrôleurs aériens. Alors que la question des effectifs a déjà été résolue par des négociations en 2022, il se concentre maintenant sur les salaires. Le syndicat demande l’accès aux niveaux de salaire les plus élevés pour les contrôleurs en fin de carrière. Il exige également une augmentation salariale de 5,06 % par an pour les trois prochaines années, soulignant que dans d’autres pays européens, les contrôleurs aériens sont payés « deux à trois fois plus qu’en France », où le salaire moyen d’un contrôleur est d’environ 5 000 euros.

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