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« Uranium Canadien Stratégique pour Centrales Françaises »

Le produit final est appelé « yellowcake », mais il n’est en aucun cas destiné à la consommation. Il s’agit de concentré d’oxyde d’uranium qui est produit à l’usine McClean Lake au Canada, exploitée par la branche canadienne de la grande entreprise française Orano (anciennement Areva). Ce produit est chauffé à des températures élevées et transformé en petits cristaux noirs. Il est ensuite mis en barils et expédié par camion aux États-Unis ou par bateau vers les ports européens.

Avant de pouvoir être utilisé comme combustible nucléaire, il doit passer par une étape d’enrichissement. Alors que les économies occidentales sont en plein processus de décarbonisation, le « yellowcake » est devenu une matière précieuse.

L’exploitation de l’uranium a lieu 700 kilomètres au nord de Saskatoon, le cœur économique de la Saskatchewan, au cœur du vaste territoire canadien. Cette province, plus grande que la France et soixante-dix fois moins peuplée, est riche en ressources minières. Elle détient vingt-trois des trente minéraux critiques et stratégiques identifiés par le Canada pour la transition énergétique, tels que la potasse, le lithium, le cuivre, l’hélium, les terres rares et, surtout, l’uranium.

Le Canada a des réserves d’uranium estimées à 588 500 tonnes, ce qui représente 10% des réserves mondiales. Ceci constitue un trésor financier, d’autant plus que le prix de l’uranium a quadruplé depuis 2020, atteignant plus de 100 dollars par livre (94 euros pour 0,45 kg) en février. L’extraction de l’uranium emploie une technique innovante.

Dans le contexte du paysage de la taïga, caractérisé par des prairies brunâtres sous le manteau neigeux hivernal, des forêts boréales et parsemé d’une multitude de lacs, deux gisements se distinguent par leur importance et leur potentiel inexploré. Ces derniers sont localisés dans le bassin sédimentaire connu comme « de l’Athabasca ». Leur valeur stratégique réside dans leur teneur en uranium, approximativement 18%, largement supérieure à la moyenne mondiale des gisements exploités qui est moins de 1%.

Après la mise en exploitation du gisement de McArthur River, identifié comme le plus riche en termes de réserves en 1999, le gisement de Cigar Lake a bénéficié d’un investissement conséquent de 2,4 milliards de dollars canadiens (environ 1,6 milliard d’euros). Depuis 2014, il est exploité par la compagnie canadienne Cameco Corporation, en collaboration avec Orano et la firme japonaise Tepco. Ces mines de Saskatchewan ont permis au Canada d’accéder à la position de deuxième producteur d’uranium au niveau mondial en 2022, juste derrière le Kazakhstan, fournissant 15% de la production globale.

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