Il est rare de voir les quatre principaux syndicats de la SNCF s’accorder pour signer une convention négociée avec la direction concernant l’accompagnement de la fin de carrière des travailleurs du rail. La CGT a déjà officialisé sa participation, avec la CFDT et l’UNSA. SUD Rail devrait emboiter le pas le lundi 22 avril, suite à une consultation de ses membres.
Les travailleurs de la SNCF ont perçu les réformes des retraites successives comme une trahison de l’accord moral non écrit stipulant une acceptation d’une rémunération plus basse par rapport au secteur privé, en contrepartie d’une retraite anticipée. Ils obtiennent maintenant une sorte de compensation. La direction a décidé de se concentrer sur les dix à douze dernières années de carrière de ses employés, une démarche qui n’avait pas été entreprise depuis 2008. Une personne interne admet que l’accord précédent était « périmé ». La conclusion prévue en juin a été avancée pour empêcher une nouvelle grève.
L’accord mis en place est généreux, surtout pour les travailleurs qui occupent des postes difficiles, avec des horaires décalés ou du travail de nuit. Ces derniers pourront bénéficier d’une fin d’activité anticipée. Les contrôleurs, ayant exprimé leur mécontentement par une grève massive à Noël 2023 ou lors des dernières vacances de février, pourront opter pour une cessation d’activité progressive sur trente-six mois. Cependant, ils travailleront dix-huit mois à plein temps (rétribués à 100 % hors bonus de nuit etc.) puis prendront dix-huit mois de repos (rémunérés à 75 %).
Des pensions améliorées sont également prévues dans l’accord.
Dans le cadre de leur rôle de cheminots à la SNCF, ceux qui occupent des postes difficiles tels que les conducteurs et les aiguilleurs, pourront arrêter de travailler sur une période de vingt-quatre à trente mois. Durant la moitié de cette période où leur travail est encore actif, ils seront payés à plein 100%, puis à 75% pour le restant du temps. À la SNCF, on estime que les deux tiers des professions sont pénibles.
Tous les cheminots qui ont plus de quinze ans d’expérience sans travailler dans des conditions pénibles peuvent également bénéficier de ce régime, pour une durée de dix-huit mois ; neuf mois en temps plein et ensuite ils seront libérés de toute obligation de travail pendant neuf mois, avec une rémunération de 75% pour l’ensemble du temps. Il existe également une option pour le travail à temps partiel à la fin de la carrière, pendant ce temps, l’entreprise leur paiera 10% de plus que le temps qu’ils ont réellement travaillé et contribuera à la totalité de leur salaire.
Dix ans avant leur retraite prévue, ils auront un entretien-bilan pour les aider à prendre une décision. Ceux qui ne pourraient pas continuer à exercer un métier difficile se verront proposer des options de reconversion.
De plus, pour ceux qui continuent de travailler, ou pour les employés embauchés sous contrat privé et donc soumis à l’âge légal de 64 ans, deux niveaux supplémentaires sont ajoutés à l’échelle des salaires pour offrir des possibilités de progression et de meilleures pensions. Le douzième niveau concerne ceux qui ont plus de trente-cinq ans d’expérience, soit environ 5000 personnes.
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